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L’interview au format vidéo :
Vous pouvez retrouver Renaud CADIERE sur :
-Son blog Renaud CADIERE
-Sa page fan facebook
-Sa page FFA (Fédération Française d’Athlétisme)
Transcription texte de l’interview de Renaud CADIERE :
Maxence RIGOTTIER : Bonjour à Tous, c’est Maxence RIGOTTIER de www.blog-course-a-pied.com. Aujourd’hui, je suis avec Renaud CADIERE qui est un spécialiste de course de montagne et de trail. Tu as remporté le Trail de Breil sur Roya en 2011, tu as également gagné le trail des Alpes-Maritimes en 2010, tu as été 10ème aux Championnats de France Longue Distance Elite de Belfort en 2009. Bref, tu es un grand amateur des courses de montagne, de trail et tu fais un petit peu des courses d’aquathlon. Je vais laisser Renaud se présenter pour qu’il nous explique son parcours dans la course à pied, de ses débuts jusqu’à aujourd’hui. Salut Renaud.
Renaud CADIERE : Bonjour. Bonjour Maxence, bonjour tout le monde. J’ai 33 ans, je vis sur Nice avec Christel ROBIN qui était triathlète de haut niveau et maintenant qui est traileuse professionnelle. Je suis professeur d’EPS. Je pratique actuellement le trail et les courses ascensionnelles sur routes, les courses de montagne. Avant de faire du trail, je faisais de la natation depuis l’âge de 6 ans. Ensuite, au collège mon professeur d’EPS m’a remarqué sur les séances d’endurance et m’a fait participer aux différents cross UNSS. Et j’ai quand même pris goût à la course à pied. A l’âge de 17 ans, étant plutôt bon nageur, et assez bon coureur, je me suis dirigé vers le triathlon, que j’ai pratiqué un peu plus d’une dizaine d’années. D’abord sur courtes distances, en participant aux grands prix français en 1ère division pendant 5 ans, puis ensuite sur longues distances, sur Half Iron Man et Iron Man. Puis j’en ai eu un peu marre à un moment donné de la route, et j’ai eu envie, besoin, petit à petit, de nature. Pratiquant le trail un peu l’hiver, à l’intersaison, j’ai vraiment pris goût à cette activité. Voilà en gros comment je suis arrivé au trail.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Explique-nous un petit peu les différentes distances qui sont assez impressionnantes dans les courses d’Iron Man.
Renaud CADIERE : En Iron Man, il y a 2 distances, il y a l’Half Iron Man qui est tout simplement un demi Iron Man, c’est-à-dire qu’on a 1,9 km de natation, 90 km de vélo et un semi-marathon, et l’Iron Man c’est tout simplement le double, c’est 3,8 km en natation, 180 km à vélo, et un marathon. C’est à peu près les distances que je pratiquais le plus souvent, du moins les 5 dernières années de ma carrière tri athlétique.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Et ensuite, c’est là que tu t’es dit que tu allais te lancer dans les grosses courses de trail, de montagne et longues distances, après ton activité de triathlon.
Renaud CADIERE : Disons que le triathlon m’a donné le goût des efforts longs. J’ai très vite été attiré par ça une fois que j’y ai goûté. Cependant, c’est vrai qu’en triathlon, à mon sens, les valeurs de ce sport ont un petit peu changé. La machine Iron Man, maintenant c’est une grosse machine. Il y a beaucoup de monde au départ, il y a du monde partout. Petit à petit, j’ai senti que les valeurs du triathlon étaient en train de se perdre, avec l’argent aussi, qui arrive dans ce milieu. C’est très bien que le sport se développe, mais à mon sens, il a pris un peu une tournure qui m’a un peu déçu et pour avoir participé à un trail au tout début, vraiment par hasard et pour découvrir, j’ai eu l’impression de me retrouver au début un peu du triathlon, avec une course toute simple, de village, la nature au cœur de la course, et c’est vrai que ça m’a tout de suite séduit. Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix de vraiment me diriger vers le trail.
Maxence RIGOTTIER : J’imagine. Tu as pu mettre toutes tes qualités d’ancien triathlète à profit pour les courses de trail et de montagne qui sont également des courses assez difficiles en termes d’endurance. Tu nous évoquais juste avant que tu étais prof d’EPS, donc c’est ton métier.
Renaud CADIERE : Oui.
Maxence RIGOTTIER : Comment trouves-tu le temps pour arriver à t’entrainer et à te préparer pour tes différentes courses ?
Renaud CADIERE : J’ai une profession qui me permet d’avoir du temps libre. Je travaille 25 heures par semaine, donc j’ai du temps à côté pour m’entrainer. Après, c’est une histoire d’organisation. Je me lève assez tôt, ce qui me permet de caser une séance avant d’aller travailler. J’ai quand même 3 jours de repos dans la semaine. Je ne travaille pas les vendredi, samedi, dimanche. Je fonctionne beaucoup avec mon entraineur, Stéphane PALAZZETTI de LDP Coaching, et c’est un entraineur qui calcule vraiment bien les charges et qui s’adapte aux contraintes professionnelles et familiales des athlètes. Vu que j’ai 3 jours de repos comme je le disais en fin de semaine, j’en profite pour faire ce que l’on appelle des “week-ends choc”, c’est-à-dire que j’ai plutôt une semaine assez allégée, et par contre en fin de semaine, j’ai des gros entrainements qui se succèdent, essentiellement le matin, pour profiter du lever de soleil, de la fraicheur des températures, et pour être un peu tranquille le reste de la journée, pour profiter du reste de la journée de sa famille et de faire ses activités diverses. Donc en gros, assez léger toute la semaine et à partir du vendredi, pendant 3 jours, une assez grosse charge sur les 3 derniers jours de la semaine. Au niveau des activités dans la journée, ce n’est pas que de la course à pied justement, c’est pas mal de vélo, de vtt, de la randonnée, et puis bien sûr, du trail et de la course à pied, qui permet de ménager un peu ses articulations, pas toujours rester sur la même activité, donc vraiment rompre avec la monotonie. Ça me vient du triathlon. Essayer de varier les activités afin de durer le plus longtemps possible, et de se faire plaisir dans différents secteurs.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Je rebondis sur tes propos. Tu nous as dit une semaine légère et un week-end choc. Est-ce que tu peux nous donner une semaine d’exemple d’entrainement pour savoir un petit peu ce que c’est que ton week-end choc et la semaine qu’est-ce que tu fais pour récupérer des grosses charges d’entrainement du vendredi, samedi, dimanche ?
Renaud CADIERE : Souvent, le lundi j’ai un jour de repos, vraiment un jour off, où je suis à mon travail, mais où je n’ai pas d’entrainement. Ça suit les week-ends choc ou alors une compétition du week-end. Ensuite, le mardi, mercredi, jeudi, j’ai un entrainement par jour relativement court. Généralement, j’en profite pour faire de la vitesse en course à pied, donc par exemple le mardi matin une séance d’1h15 avec du fartleck à différentes allures. Un petit peu de vtt, 2 heures de vtt le mercredi en fin d’après-midi. Ça peut être un petit footing en nature également le jeudi ou une petite sortie vélo avant le travail. Ensuite, le week-end choc, on va être plutôt sur une activité, soit pratiquer une seule activité dans la journée, sur au moins 4 heures, ça peut être 4, 5, voir 6 heures, c’est en fonction de l’objectif qu’on prépare, ça le vendredi. Par exemple, ça peut être vendredi 4 heures de trail, samedi ça peut être 4 heures de vélo sur route, le dimanche ça peut être re 4-5 heures de trail ou alors ça peut très bien être 2 activités dans la même matinée, ce qui permet de travailler la course à pied avec une pré-fatigue, c’est-à-dire faire 2 heures de vélo et enchainer ça avec 2 heures de trail par exemple. Ça peut faire un week-end, en 3 jours on peut très vite accumuler un nombre de kilomètres et un nombre d’heures assez conséquent. Puis repartir. Ce que je dis, c’est vraiment une semaine de surcharge. Toutes les semaines ne sont pas comme ça. Voilà en gros à quoi ça ressemble.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Et tout le monde se pose surement une question, comment arrives-tu à enchainer tous tes différents entrainements ? Quel est ton mode de vie ? Te couches-tu tôt ? Je pense que tu as une alimentation équilibrée. Raconte-nous un petit peu ton hygiène de vie.
Renaud CADIERE : C’est sûr qu’il n’y a pas de secret, c’est un ensemble. Déjà, comme j’ai dit, j’ai un entraineur, c’est important d’avoir des charges de travail bien calculées. Ce n’est pas évident, pourtant je pratique depuis longtemps, et de par mon métier j’ai quand même quelques connaissances en physiologie… Mais c’est vrai que de se reposer sur quelqu’un en qui on a confiance et qui a beaucoup de connaissances dans ce domaine et d’expérience, ça va être beaucoup. On a pas à se poser la question à savoir si on en fait trop ou pas assez. Souvent, en étant seul, j’avais tendance à me poser des questions et des fois à en faire trop. J’avais peur de ne pas être prêt comme il faut, de trop en faire. Il faut avoir un bon calcul des charges. Ensuite, au niveau de l’hygiène de vie, c’est sûr que l’alimentation et le sommeil ont leur importance. Je garde une alimentation équilibrée, je mange de tout, il n’y a aucune frustration ni contrainte à ce niveau-là. Le sommeil, c’est pareil, j’essaye d’avoir mes 7h30-8h00 de sommeil, il n’y a pas de souci à ce niveau-là. Avoir aussi un petit suivi au niveau de l’ostéopathie et un kiné, ce n’est pas mal aussi pour réparer les petits bobos. Se faire des semelles aussi pour la course à pied, pour éviter les petits bobos c’est important. Surtout pour durer je pense, et enchainer tout ça, il faut vraiment se faire plaisir au quotidien. Il faut vraiment faire les entrainements qui nous plaisent, sinon si on se lève le matin en se disant « j’ai ça à faire, je n’ai pas envie », si on en arrive à ça, à un moment donné, il y a un problème dans notre pratique. L’essentiel est de faire ce qui nous plait. Et ça, avec mon entraineur, on en a bien discuté. Et j’insiste là-dessus, vraiment se faire plaisir.
Maxence RIGOTTIER : Exactement. Je reviens sur tes propos très importants, tu as évoqué la notion de plaisir, mais comme à chaque fois que j’interview différents athlètes, ils me disent à chaque fois la même chose, et c’est vraiment primordial quand vous faites un sport, que ce soit la course à pied ou autre chose, il faut toujours avoir cette notion de plaisir. On a vraiment aucune obligation, et il ne faut pas le faire en se disant qu’on a pas envie de le faire aujourd’hui… Il ne faut pas que votre activité sportive devienne un calvaire, il faut que ce soit un plaisir. C’est avant tout pour votre bien être. Il faut toujours garder à l’esprit de faire des choses que l’on aime.
Renaud CADIERE : Oui, tout à fait.
Maxence RIGOTTIER : Aussi, je voulais que tu nous expliques un petit peu, tu as fait quelques courses d’aquathlon, ce qu’il y a également en complément du triathlon avec la natation. Nages-tu encore ? Si oui, quels sont les bienfaits de l’eau par rapport à la récupération et pour pouvoir enchainer les différents entrainements dans la course à pied ?
Renaud CADIERE : Je ne nage plus beaucoup. Disons que le trail est une activité un peu comme le VTT où on laisse pas mal d’influx nerveux dans la concentration. C’est quand même une activité qui demande beaucoup de concentration, beaucoup de prises d’information diverses, surtout dans les parties techniques, les descentes. C’est vrai que la natation pompe pas mal d’énergie et d’influx. Il m’arrive de la pratiquer encore, mais comme tu l’as mentionné dans la question, en mode récupération, décontraction. J’ai la chance d’avoir une petite piscine là où je vis, et il m’arrive souvent après les séances d’aller prendre un petit bain de juste 10 minutes, faire quelques petits battements pour la décontraction musculaire, ça peut être sympa, ça peut être un plus. Pour une activité comme la course à pied, travailler très fort le haut du corps, faire de la natation en mode entrainement intensif, je ne pense pas que ça soit déterminant. Ça peut même handicaper la pratique de la course à pied. Développer le haut du corps n’a pas trop d’intérêt, sachant qu’en plus, je fais du renforcement musculaire, surtout au niveau abdominal, les lombaires, un peu de proprioception. La natation juste en mode récupération. Ça peut faire faire des hydro-massages de façon à vraiment décontracter les fils musculaires après tous ces chocs en course à pied.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Je voulais revenir sur quelque chose de très intéressant que tu viens de nous évoquer, tu fais des exercices de renforcement musculaire, c’est en plus de tous tes entrainements ? Quels types d’exercices musculaires fais-tu ? Seulement gainage, abdos, ou tu fais également tout ce qui est biceps… ?
Renaud CADIERE : Ce type d’exercice, je le pratique essentiellement l’hiver, pour faire une bonne base, avoir une bonne structure, une bonne posture, pour pouvoir enchainer la suite de la saison. C’est essentiellement des exercices de gainage abdominal et lombaires, mais ça peut être aussi un travail avec un swiss ball, c’est une sorte de gros ballon qu’on gonfle avec lequel on peut faire différents exercices, travailler cette fois ci les abdos, mais de manière dynamique, les lombaires également. Ça va être aussi pas mal de proprioception, un travail avec un plateau de freeman. Je fais également de la slackline, c’est une discipline qui n’est pas trop connue pour l’instant mais qui est en train de prendre. C’est simplement tendre une sangle entre deux arbres, et essayer de marcher dessus en s’équilibrant, c’est vraiment très bon pour le renforcement des muscles de la cheville, des genoux… Et pour la proprioception et en trail, c’est très intéressant de faire ce travail en amont, surtout l’hiver, et de faire quelques petits rappels pendant la saison. Il m’arrive une fois tous les 10-15 jours de faire une toute petite séance de renforcement. Ça reste du renforcement léger, ce n’est pas de la grosse musculation. On a déjà assez de contraintes musculaires toute la semaine, c’est vraiment un petit complément.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Donc tu te fais une fois par semaine différents types d’exercice pour te renforcer musculairement.
Renaud CADIERE : Oui. A peu près pendant 45 minutes, une petite séance type d’abdos, lombaires et de proprioception, de musculation des chevilles essentiellement.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Et concernant le vélo, tu nous as évoqué tout à l’heure que tu faisais des sorties VTT, est-ce que c’est un complément à la course à pied ? Je pense que oui. Qu’est-ce que tu ressens de faire cette double activité de la course à pied et du vélo, dans le bienfait de tes résultats vis-à-vis de tes courses en montagne ?
Renaud CADIERE : Pour moi, le vélo, c’est vraiment essentiel. Déjà, en terme d’intégrité, de pouvoir durer, pouvoir ménager ses articulations. Le vélo c’est une activité portée, donc il n’y a pas de chocs, c’est très intéressant. C’est également une activité avec laquelle on peut faire beaucoup de foncier. Faire 4-5-6 heures de vélo, ça n’a pas le même impact que 4-5-6 heures de trail. Il n’y a pas de chocs, on peut travailler le foncier physiologiquement et musculairement, c’est intéressant. Couplé à la course à pied, ça donne, à mon sens, une puissance musculaire supplémentaire surtout en course à pied, en montée et en descente. Puisqu’en montée, on va être amené à pousser très fort sur ses jambes, et en descente, au contraire, on va avoir un travail très excentrique, et on va devoir à chaque fois retenir tout son poids à chaque impulsion, on va freiner son poids et sa vitesse sur les pentes assez raides en descente. Donc ce travail musculaire et d’endurance à vélo en amont est intéressant et est primordial. En plus, en faisant des entrainements enchainés, par exemple rouler 3 heures avant de courir, ne serait-ce qu’une heure, quelque part ça permet de faire vivre au corps, de vivre une heure de course à pied en état de préfatigue, avec avant 3 heures d’efforts assez intenses, mais sans les chocs. Energétiquement, ça permet de vivre des expériences à l’entrainement sans se blesser, et des expériences qu’on retrouvera en compétition, puisque courir au bout de 4 heures, c’est quelque chose de différent qu’il faut vivre à l’entrainement, et si on veut essayer de le vivre plusieurs fois, on est obligés de passer par des activités moins traumatisantes que la course à pied. On ne peut pas courir 4 heures non-stop tous les jours, le corps ne tiendrait pas. Le vélo est très important à ce niveau-là.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Du coup, avec tes séances de vélo, cela te permet de mieux réussir tes ascensions lors des différentes courses de montagne. Les côtes sont peut-être un peu moins dures puisque tu as développé tout ton volume musculaire…
Renaud CADIERE : Exactement.
Maxence RIGOTTIER : C’est plus facile en côte.
Renaud CADIERE : Oui, c’est plus facile en côte. A vélo, on est censé amener son vélo jusqu’en haut. Se propulser avec son vélo, ce n’est pas évident. Quand on y arrive, surtout dans des pentes très raides, ça développe une grosse puissance musculaire et c’est quelque chose qui nous aide en montée, pour pousser, pour se propulser vers le haut, mais cette fois-ci sans vélo. Le transfert de force et de puissance se fait entre les deux activités. Il y a aussi le VTT. Pour la prise d’information en descente, c’est très intéressant aussi parce qu’en trail, on est amenés à anticiper, ça passe beaucoup par le regard les descentes, il faut anticiper les difficultés. Et à VTT, les difficultés arrivent d’autant plus vite, l’anticipation est d’autant plus importante. En pratiquant le VTT, au niveau informationnel, c’est très intéressant pour le trail, notamment pour la descente.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Egalement, pourquoi t’es-tu mis dans des courses de trail, et pas sur des courses de route, ou sur la piste ? Qu’aimes-tu et que ressens-tu en faisant des courses en nature et de montagne ?
Renaud CADIERE : Comme je disais, le triathlon, j’en ai fait le tour. Pour faire du triathlon, on se prépare pas mal sur la route. La route, j’en avais fait un peu le tour. Je ne me voyais pas trop repartir sur du marathon ou des courses sur route de masse. J’ai eu un besoin important de nature. Et le trail est une activité super pour ça puisqu’on a une sensation de liberté. Chaque jour à l’entrainement, on peut aller dans différents endroits, sur des sentiers… aucun sentier ne se ressemble. J’ai la chance d’être dans une région exceptionnelle à ce niveau-là, dans les Alpes-Maritimes on a vraiment plusieurs massifs différents, plusieurs vallées, où la végétation et les sentiers ne sont jamais les mêmes. Ce qui m’a attiré dans le trail, c’est d’être au cœur de la nature, d’être aussi également le plus souvent seul en course. Ça peut paraitre bizarre, mais se retrouver seul dans un effort, avec soi-même je veux dire, et dans des endroits magnifiques, c’est là qu’on profite le plus de ce qu’on est en train de faire. Le trail me donne une sensation de liberté, de découverte permanente. Dans cette nature, on a souvent des imprévus, ce n’est pas comme sur la route où finalement on court, on sait exactement où on va, il y a des panneaux, on connait les routes qu’on emprunte, alors qu’en trail, les parcours sont un petit peu balisés, mais il y a ce côté imprévu, ce côté aventure, des fois on se trompe, et en se trompant on trouve un autre sentier sur lequel on peut se sentir bien, on peut voir d’autres choses et quelque part, on a cette impression d’aventure permanente et de liberté. C’est un peu ça qui me séduit dans ces courses nature.
Maxence RIGOTTIER : Exactement. Je suis 100% d’accord avec toi. Si vous vous entrainez quelques fois en nature, cela permet de découvrir tous les différents paysages qui sont assez exceptionnels, et surtout d’être seuls, confrontés à la nature, pouvoir respirer « de l’air frais », d’être en harmonie avec l’instant présent où l’on est par rapport au sentier. Ce sont des sensations de liberté, de bien être, qui sont vraiment sympas.
Renaud CADIERE : Tout à fait.
Maxence RIGOTTIER : à tester si vous ne l’avez jamais fait. Et quels sont les 3 conseils indispensables que tu donnerais à une personne qui est un peu effrayée par ces différentes courses en nature ou de montagne, qui hésiterait à se lancer ? Quels sont les différents conseils, 3 conseils par exemple, que tu pourrais donner à un débutant qui souhaiterait se lancer dès demain dans les courses de trail, en nature ou de montagne ?
Renaud CADIERE : Il ne faut pas être effrayé, bien au contraire. Je conseille à tout le monde, à tous ceux qui se tâtent un peu, qui hésitent à se lancer, je leur conseillerais de passer le pas. Ils ne le regretteront pas. Après, il y a quelques règles je pense importantes à respecter. Premièrement, il ne faut pas hésiter à y aller progressivement, c’est-à-dire commencer par des parcours simples, courts plutôt et aussi sans trop de difficulté technique, tout simplement pour appréhender la nature à son rythme, ne pas chercher de suite à faire une épreuve très technique, très longue. Dans les magazines le trail se développe, les longues distances et les parcours s’enchainent et quelque part, ça se banalise un petit peu. Il ne faut pas que tout le monde se croie capable directement de faire des épreuves ultra longues. Ça demande un apprentissage. Donc premier conseil, être humble face à la nature et face à ses capacités, commencer doucement. Deuxième conseil que je donnerais, c’est de ne pas hésiter à varier les activités. Ce n’est pas parce qu’on se met au trail qu’il ne faut faire que du trail. Il ne faut pas hésiter à faire du vélo, à faire du VTT, à faire du ski de rando, du ski de fond, l’hiver par exemple, de façon à ménager sa monture et pouvoir durer dans cette activité. Et le troisième conseil, ce serait de ne pas hésiter à se renseigner, à demander conseil pour s’entrainer. Pourquoi pas prendre un entraineur en qui on a confiance, ou si on a un groupe de copains qui pratique, ne pas hésiter à bien se renseigner sur le matériel, choisir les bonnes chaussures, commencer par les bonnes épreuves, pas trop dures… Ces 3 conditions respectées, je pense que ceux qui veulent s’y mettre ne le regretterons pas, loin de là.
Maxence RIGOTTIER : Exactement. Je reviens sur tes propos, l’idéal ce serait de commencer avec un trail de 13-14 km ou un peu moins. Vous n’êtes pas du tout obligés de commencer directement avec un 30 km, 40 ou plus, ça risquerait même de vous effrayer, de vous dégouter. Il vaut mieux commencer par un 13 km par exemple et augmenter au fil des mois et au fil des années.
Renaud CADIERE : Oui.
Maxence RIGOTTIER : Et aussi, pouvoir mixer si vous le pouvez entre quelques séances de vélo et des séances de course à pied.
Renaud CADIERE : Oui. En plus, les petites épreuves de 10 km se développent souvent. Maintenant sur des trail, il y en a un peu pour tous les niveaux et tous les goûts. Sur un même week-end, il y a souvent 3-4 épreuves au même endroit. Il ne faut pas hésiter à commencer par les plus petites épreuves de découverte. Ça c’est très bien. Puis ne pas hésiter à faire les entrainements croisés, les enchainements, le vélo c’est très bien aussi. Varier les entrainements, les motricités, les plaisirs, c’est une très bonne chose pour commencer et pour la suite également.
Maxence RIGOTTIER : Exactement. Et pour finir sur une dernière question, quel est ton équipement pour exercer et faire tes différentes courses de trail ? Évoque-nous un petit peu l’équipement que tu as lors des compétitions.
Renaud CADIERE : Ce qui est bien en trail, c’est que l’équipement est tout simple par rapport au triathlon. Le triathlon, c’était « une sacré galère » pour tout préparer, parce qu’entre la combinaison, le vélo, le matériel de course à pied, ça faisait beaucoup de choses. En trail, c’est très simple. C’est, en partant du bas, une paire de chaussures de trail dans laquelle on se sent bien, on se sent en sécurité, ça c’est déjà une bonne chose. Il ne faut pas hésiter à investir là-dedans, si je reviens pour les débutants. Ensuite, de bonnes chaussettes aussi parce que les pieds au début, surtout si on a pas l’habitude, en prennent pour leur grade. Ne pas hésiter à investir dans une bonne paire de chaussettes de trail. Après, la tenue, c’est simple, c’est un débardeur ou un t-shirt et un short ou un cuissard, c’est selon la température, selon les envies. Et puis surtout une réserve d’eau et de boissons énergétiques parce qu’en trail on est en « semi-autonomie », on doit porter son eau, ce qui est très bien d’ailleurs, parce qu’il n’y a plus de ravitaillement. J’utilise pour les courses très longues un sac à dos avec une poche d’eau. Un sac à dos qui fait gilet où je peux ranger ma boisson, mes barres, mes gels. Sinon, pour les épreuves un peu plus courtes, j’ai tout simplement une ceinture avec un bidon et ma boisson Nutratletic. J’ai un partenaire nutrition qui fournit les produits et c’est important dans ces épreuves d’avoir la bonne énergie pour durer dans les épreuves. Voilà au niveau matériel.
Maxence RIGOTTIER : D’accord. Et le tarif, à peu près, pour une bonne paire de trail, c’est 100 € ?
Renaud CADIERE : Oui, à peu près. 100-120 plutôt 120. Autour de 120 €. Il y a plusieurs marques maintenant qui sont investies dans ce secteur, plusieurs marques de montagne et autre. A 120 €, on commence à avoir une bonne paire de chaussures. Ce n’est pas tant le prix, c’est vraiment se sentir bien dedans, bien se renseigner auprès du vendeur, ne pas forcément prendre la paire la plus légère. Penser vraiment au confort, à l’amorti, à la robustesse aussi. Ne pas hésiter si on a des parcours très pierreux à investir dans une chaussure avec un pare-pierre important. Je privilégie avant tout le confort, le poids vient en second lieu on va dire. Surtout le confort et la robustesse. Le but c’est d’aller au bout et de ne pas se faire mal, ce n’est pas d’être le plus léger possible.
Maxence RIGOTTIER : Exactement. Puis une astuce pour avoir une paire un peu moins chère, si vous le pouvez, essayez d’acheter en solde et en promotion. Egalement, pour choisir une bonne paire de running, n’hésitez surtout pas à dire au vendeur votre morphologie, votre niveau, si vous êtes débutant, confirmé, quelle est la fréquence d’entrainement que vous allez faire et quel type de compétition, si vous voulez faire de la compétition, vous voulez réaliser dans le futur. Et avec ces différentes informations, le vendeur pourra vous conseiller au mieux une bonne paire de trail qui vous correspondra. Et également, comme tu l’as parfaitement souligné, l’objectif numéro 1, c’est de bien se sentir dedans lorsque vous allez courir avec.
Renaud CADIERE : Exactement.
Maxence RIGOTTIER : OK. Merci pour cette interview une nouvelle fois très intéressante où tu as un petit peu pu nous parler de ton expérience et de ton vécu des courses de trail. Egalement, n’hésitez pas à retrouver Renaud sur son site renaud-cadiere.onlinetri.com/ où il évoque ses différentes courses et son vécu par rapport à ses différentes courses de montagne.
Renaud CADIERE : Oui. N’hésitez pas à laisser des commentaires. J’ai un facebook aussi https://www.facebook.com/renaud.cadiere, n’hésitez pas à aller y jeter un œil. Je partage mes expériences en compétition comme tu l’as dit et aussi à l’entrainement. C’est toujours intéressant d’échanger comme aujourd’hui sur sa pratique. C’est bien d’avoir ce genre d’échange de temps en temps et aujourd’hui en tout cas, ça a été avec plaisir. Ça m’a fait plaisir.
Maxence RIGOTTIER : Moi aussi. Je mettrais également ta page fan facebook sur mon blog. Il n’y a aucun problème. C’est sympa que l’on puisse parler de notre passion pour aider les autres et surtout réaliser tous les objectifs que l’on souhaite atteindre dans la course à pied.
Renaud CADIERE : Oui, tout à fait.
Maxence RIGOTTIER : Je te dis à bientôt Renaud, et bonne continuation pour tes différents projets et tes différentes courses.
Renaud CADIERE : Merci. A bientôt également et à bientôt à tous, et surtout faites-vous plaisir dans ce que vous faites.
Maxence RIGOTTIER : Merci.
Maxence RIGOTTIER : J’espère que cette interview vous a plu. Partagez-la sur Facebook ou sur Twitter. N’hésitez pas également à me laisser dans les commentaires du blog vos questions, ou à me laisser vos impressions sur cette interview. C’était Maxence Rigottier de www.blog-course-a-pied.com. A bientôt pour de nouvelles vidéos et pour de nouvelles interviews d’athlètes dans la course à pied.
Et vous, est-ce que vous courez des courses de Montagne, Trail ? Laissez-moi votre expérience dans les commentaires du blog. ;)
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Bravo pour ce blog !
Merci, c’est gentil de votre part. Cela fait plaisir à lire. :)
Bonjour Maxence,
Merci pour ce super interview, j’ai pris plaisir à l’écouter et je rejoins tout à fait le concept de cumuler vtt et course à pied pour ne pas tomber dans la monotonie et réduire les traumatismes.
Encore merci ça me conforte dans mon style d’entrainement.
Benoit.
Bonsoir Benoit,
Merci pour ton retour d’expérience. :)
Je suis heureux que l’interview t’es plu.
A très vite et bon entrainement. ;)
salut Maxence
Encore une bête de course:) Je vais finir par croire que je suis le seul à ne pas faire d’ultra lol
Blague à part, je le rejoins complètement sur le fait de pas faire de la course à pied une obsession à tout prix et de varier les activités( vtt, natation,…). C’est ce que je fais et ce n’est pas mal de faire travailler d’autres groupes de muscles. En plus, c’est tout bénef pour la càp: je me rends compte que ça m’apporte de l’endurance.
Merci et @+
Salut Stéphane,
Ne t’inquiète pas, je ne fais pas de course d’Ultra aussi. On est 2. Toi et moi. lol :)
Je pense aussi que c’est une bonne alternative de faire un peu de natation
ou de VTT si on habite pas loin d’une piscine public et si l’on a un vélo.
Si on a le matériel et si l’on habite près d’une piscine, c’est parfait. :)
A très vite.