Interview d’Annette Sergent : L’Ancienne Double Championne du Monde de Cross nous explique comment être zen,détendu et prêt mentalement avant l’une de vos compétitions


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L’interview au format vidéo :

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Vous pouvez retrouver Annette Sergent sur :

– Son site Annette Sergent 

– Sur le site de la FFA ( Fédération Française d’athlétisme )

– Sur Wikipédia

Transcription texte de I’interview audio d’Annette Sergent :

Maxence Rigottier : Bonjour à Tous, c’est Maxence Rigottier de blog course à pied. Aujourd’hui, je suis avec Annette Sergent. Si vous ne connaissez pas Annette Sergent, c’est une ancienne athlète de haut niveau pendant 15 ans, que ce soit en Cross-country, Piste et Route. Annette Sergent a eu 11 médailles en Championnat International, 2 titres de Championne du Monde de Cross-country en 1987 et 1989, 32 sélections en équipe de France, 3 participations aux Jeux Olympiques en 1984, 1988 et 1992, 21 titres de Championne de France, et encore plein d’autres choses. Je voulais un petit peu que tu nous explique ton parcours, tes débuts dans la course à pied, que tu nous évoques ta carrière internationale (ton palmarès est tout simplement gigantesque), et que tu nous évoques ensuite ta nouvelle activité qui est d’être sophrologue et également d’être préparateur physique et mental. Salut Annette.

Annette Sergent : Bonjour. Bonjour à toutes et à tous.

Maxence Rigottier : Explique-nous tes débuts dans la course à pied et évoque-nous ta carrière internationale qui est, il faut vraiment le dire, brillante.

Annette Sergent : J’ai commencé l’athlétisme à l’âge de 10 ans, au club local. J’ai suivi mes frères et sœurs. Il y avait aussi le prof de gym qui, c’est vrai à cette époque-là, les profs de gym étaient très présents, et c’est eux qui souvent voyaient les enfants dans les clubs sportifs, et j’avais été repérée par mon prof de gym lors du Cross à l’école. Il avait détecté que j’avais des qualités d’endurance. Je suis donc allée au club, et là, j’ai fait l’école d’athlétisme, c’est-à-dire pas que du demi-fond, mais du lancer, du saut, de la course de vitesse… Et même si déjà je faisais du Cross, on participait à cette époque-là, tout le monde faisait du Cross. Ça permettait aussi de faire vivre l’équipe. C’était surtout un sport collectif. Je prenais beaucoup de plaisir à participer. Puis après, je m’entrainais une fois par semaine. Après, jusqu’à l’âge de 16 ans, je m’entrainais 2 fois par semaine, voir 3 fois, mais c’est vrai qu’à cet âge-là, on a plus envie d’être avec les copains et les copines que forcément d’aller courir, s’entrainer. Donc il y a eu une petite période de latence. Puis, à l’âge de 17 ans, j’ai fait un stage d’athlétisme, et ça m’a vraiment super motivé parce que c’était surtout le côté ambiance sport, mais côté sympa. Ça m’a donné envie d’aller dans un club. J’ai été dans le club de l’ASUL.

Maxence Rigottier : D’accord.

Annette Sergent : Au début, j’étais dans mon club local à l’EMS Bron et ensuite je suis allée à l’ASUL Lyon. Là, je me suis entrainée 5 fois par semaine. C’est vrai que très vite, les résultats sont venus. J’ai commencé, pour la 1ère année junior, à être sélectionnée aux Championnats de France, ainsi de suite. Et d’année en année j’ai progressé. J’ai aussi progressé au niveau de l’entrainement, du nombre de séances, je suis passée de 5 à 6. Et chaque année, j’ai augmenté. Petit à petit, la motivation de m’entrainer est venue avec les résultats, avec le fait de pouvoir voyager, avoir des performances, avoir malgré tout un plaisir d’être reconnue, d’être performante, d’avoir des bons résultats. Donc ma carrière internationale a commencé en sénior. Là, j’ai été qualifiée très rapidement, à 23 ans, aux Jeux Olympiques. Ça a été ma 1ère grande compétition. Ce n’était pas gagné au niveau des minimas, mais aux Championnats de France, j’ai su montrer que je ne faisais pas semblant, que je menais les courses, et ça a plu au directeur technique national. Voilà comment ma carrière a commencé.

Maxence Rigottier : Et ensuite, grâce aux Jeux Olympiques, ça a été un tremplin pour t’amener à 2 titres de Championne du Monde de Cross-country en 1987 et en 1989.

Annette Sergent : Oui. Le Cross, c’était plus une préparation, surtout pour la Piste l’été. Et il se trouve qu’en effet, j’avais des bons résultats en Cross et ça m’a amené à travailler ça plus sérieusement. En 1986, déjà, j’ai été médaille de bronze. Du coup, j’ai beaucoup mis l’accent dessus l’année d’après, en 1987, et j’ai gagné mon 1er titre. C’était vraiment une surprise. C’était un évènement parce que mon intention était de remonter sur le podium, mais il y avait 2 filles qui étaient largement favorites, Ingrid Kristiansen et Lise Lynch qui venaient de battre la meilleure performance mondiale du 10 km, donc elles étaient en 31’30. Elles étaient très en forme et je ne me voyais pas à ce niveau-là. Après, dans la course, il se joue des choses entre la ligne de départ et la ligne d’arrivée. Un Cross, c’est aussi tenir compte des éléments, du terrain qui était boueux, il faut savoir gérer son effort et savoir se battre dans ces conditions qui étaient difficiles.

Maxence Rigottier : D’accord. Ta spécialité c’était le Cross-country ? Ou quelle est ta discipline favorite ?

Annette Sergent : On m’a dit que c’est le demi-fond. En effet, les courses de demi-fond c’était 6 km en Cross l’hiver, et l’été c’était le 3000 m et 10.000 m. j’aimais beaucoup la Piste et j’étais performante dessus. J’ai autant de titres de Championne de France en Cross qu’en Piste, j’ai fait 3 fois les Jeux Olympiques, j’ai battu beaucoup de records de France sur Piste. Simplement j’ai eu moins de résultats, moins de médailles aux Championnats du Monde et aux Jeux Olympiques que j’ai pu en avoir en Cross. Après, il y a différents facteurs qui jouent, mais j’aimais autant ces 2 disciplines.

Maxence Rigottier : D’accord.

Annette Sergent : Il y avait le côté Cross, la nature, le fait de se battre sans chrono, de donner le meilleur de soi-même sans se poser de questions sur le chrono. Et la Piste, c’est des sensations différentes, plus de vitesse, de pouvoir aussi se comparer, se jauger grâce au chronomètre. J’aimais bien pouvoir passer de l’un à l’autre.

Maxence Rigottier : D’accord. Explique-nous ton après carrière. Tu courais quasiment tous les jours, et là, du coup, actuellement cours tu encore tous les jours ou cours tu juste quelques fois ? Explique-nous quelles sont tes ambitions actuelles, lorsqu’on a été au très haut niveau, lorsqu’on « a fini » sa carrière de très haut niveau, quels sont tes objectifs par rapport à la course à pied et à l’athlétisme ?

Annette Sergent : J’ai arrêté à 34 ans. Je me suis blessée au moment des Jeux. J’aurais pu faire 4 Jeux, mais je ne les ai pas faits parce que je me suis blessée. J’étais un peu au bout du rouleau. J’ai arrêté un peu ma carrière en étant saturée physiquement et nerveusement. Cet arrêt m’a fait du bien. J’ai pris un peu de recul avec la course à pied parce que j’étais fatiguée, je ne prenais plus de plaisir à courir. Donc j’ai coupé un bon moment. Puis je m’y suis remis. Puis j’ai eu des enfants aussi. Après, j’ai repris la course petit à petit. J’ai repris plaisir à courir. Maintenant, c’est du loisir, de l’entretien, c’est pour me garder en forme. C’est un plaisir de faire du sport, de courir et j’essaye de courir 2 fois par semaine. Ça se situe selon l’organisation de ma semaine, entre des fois 0 et des fois 4 fois par semaine, mais c’est plutôt une moyenne de 2 fois. Je ne cours pas très longtemps, mais par contre, j’essaye de garder de la qualité de travail, c’est-à-dire que je fais toujours un peu de fractionné, un peu de changement de rythme, des choses toniques, avec des côtes, avec un peu de condition physique. Ça me permet de rester beaucoup plus en forme que si je faisais seulement des footings en endurance.

Maxence Rigottier : D’accord.

Annette Sergent : Quant à ma carrière professionnelle, on va dire ce que j’ai fait après, justement ça m’est venu parce que quand j’étais athlète, je m’entrainais avec d’autres filles et à l’entrainement je n’étais pas forcément la meilleure, et au niveau national il y avait des filles qui étaient parfois meilleures que moi à l’entrainement, mais par contre en compétition j’étais pratiquement toujours devant. Ce que je pouvais voir autour de moi, c’est que malgré des super perfs à l’entrainement, en compétition ça ne se passait pas du tout pareil. Donc j’ai intégré que le mental c’était quelque chose de super important. Et comment est-ce qu’on peut travailler le mental ? Qu’est-ce que c’est ? Donc j’ai fait des études de psycho en parallèle de ma carrière, et je me suis formée en sophrologie parce que pour moi ce sont des outils. Avec la sophrologie, on travaille sur la respiration, sur le relâchement musculaire, sur l’imagerie mentale, la visualisation d’images, ce sont des outils pour agir sur ses ressources internes, pour agir sur la concentration, sur le relâchement, sur la capacité à se projeter de façon positive sur un évènement, la capacité à gérer ses émotions justement, tout ça se transcendait au moment de l’objectif. Donc j’ai mis des techniques sur ce que je faisais de façon intuitive. Du coup, maintenant, je transmets ce message aux autres.

Maxence Rigottier : D’accord. Je voulais revenir sur l’imagerie mentale que tu viens d’évoquer. Je sais par exemple qu’il y a une japonaise, je ne me rappelle plus du tout de son nom, qui se programme mentalement à participer ou à gagner les Jeux Olympiques de 2012. Je voudrais que tu nous explique comment on peut programmer son cerveau à aller à telle ou telle performance. C’est-à-dire, si on se dit par exemple « je souhaite courir en 34’ un 10 km », comment le mettre en place dans son cerveau et comment l’imagerie mentale est bénéfique pour atteindre justement cet objectif ?

Annette Sergent : Il faut préciser que ce n’est pas de la magie, ce n’est pas une baguette magique. C’est un entrainement sur des exercices bien précis. Ce qu’on appelle l’imagerie mentale ou la visualisation d’images qu’on va se programmer, ça va être justement de s’imaginer dans la situation à réaliser, avec toutes les qualités nécessaires et le plus concrètement possible, comme si on y était. Pourquoi ? Parce que le fait d’imaginer, le système nerveux intègre ça comme si on était en situation réelle, c’est-à-dire que quand on imagine, on déclenche des réactions physiologiques, comme si on était en situation réelle. Alors pas jusqu’au déclenchement moteur du muscle, mais par contre, on va déclencher la fréquence cardiaque qui va augmenter, la fréquence respiratoire, il va y avoir des réactions de débit sanguin, de température… des paramètres physiologiques qui vont changer dans notre corps quand on imagine la situation. Ça veut dire qu’on peut travailler sur sa physiologie, sur son corps. Se programmer, c’est comme si on enregistrait le message, comme si on se programmait vraiment pour quelque chose. Evidemment, ça veut dire que c’est un entrainement. On va entrainer son corps à ressentir, à vivre ces sensations, à se sentir efficace, concentré, avoir plaisir à courir, être enthousiaste, dynamique, serein… toutes les qualités qui peuvent être nécessaires, les vivre mentalement. C’est vrai que c’est une capacité, il faut pouvoir être capable de visualiser des images, de se concentrer, de ressentir les sensations, de bien connaitre son corps. Ce sont aussi des capacités que l’on a plus ou moins au départ, comme des capacités physiques de vitesse, d’endurance… mais qu’on va pouvoir travailler.

Maxence Rigottier : D’accord. Je pense que c’est très important, comme tu l’as parfaitement expliqué.

Annette Sergent : C’est de la physiologie. On travaille vraiment sur du concret.

Maxence Rigottier : D’accord. Je pense également que ça permet aussi d’avoir plus confiance en soi.

Annette Sergent : Oui, on travaille la confiance aussi, exactement. Mais ça peut se faire dans tous les domaines, je travaille également dans le domaine de l’entreprise. Des personnes qui manquent de confiance et qui pourtant sont à des postes de managers, de cadres, mais qui ont du mal à parler en public, à animer une réunion… vont se programmer de la même façon, se voir en situation, en étant justement serein et de se voir passer l’obstacle, de se voir faire les choses telles qu’on a envie qu’elles se passent. Mais ce n’est pas de la magie. Le fait de visualiser, d’imaginer, de ressentir les sensations, on active son système nerveux, et on se programme pour réaliser après cette action telle qu’on l’a imaginée. C’est un entrainement.

Maxence Rigottier : D’accord. J’imagine. En gros, c’est savoir au maximum programmer son inconscient pour arriver à atteindre l’objectif si possible.

Annette Sergent : Oui. L’important, c’est vraiment du physiologique, ce n’est pas quelque chose d’abstrait. On est fait d’électricité, de chimie, d’échanges… notre cerveau envoie des messages à notre corps. Donc il faut simplement faire travailler le cerveau et envoyer des petits messages à notre corps.

Maxence Rigottier : Exactement. Tu évoquais juste avant que tu connaissais des athlètes qui avaient un niveau supérieur au tien. C’est souvent ce que l’on rencontre dans l’athlétisme, ce n’est pas forcément les personnes qui ont le plus de talent qui réalisent les plus grandes performances. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste le rôle de préparateur physique et mental, puisque tu l’es ? Et également, quelle est la part de mental pour réussir dans la course à pied ? Comment enlever ces barrières mentales ? Et qu’est-ce que tu remarques chez les athlètes, quelles sont les barrières mentales que les athlètes se créent ?

Annette Sergent : J’ai passé mes brevets d’état d’entraineur 2ème degré, mais j’interviens plus du côté préparation mentale, donc en lien avec les entraineurs. Ce que je peux noter, c’est qu’il peut y avoir différentes choses. Il y a des sportifs qui simplement ne savent pas gérer le stress de la compétition et qui perdent tous leurs moyens à ce moment-là. Il peut y avoir juste des problèmes de tension pendant la compétition et qui les handicapent. Il peut y avoir un problème de manque de confiance, de manque de récupération, c’est-à-dire qu’ils n’arrivent pas à dormir les jours avant… c’est toujours lié autour du stress, des tensions qui peuvent être générées par la compétition. Le fait de travailler sur la respiration et le relâchement, c’est très important. Là aussi, on intervient sur le corps parce que lorsque l’on a du stress (le stress c’est quelque chose de positif à la base, c’est ce qui permet de mettre l’organisme dans les startingblocks), on va déclencher des situations d’augmentation de la fréquence cardiaque, respiratoire… du sucre dans le sang… pour que l’organisme soit prêt à être en action le plus rapidement possible et efficacement. Simplement, ça génère pas mal de tensions, pas mal d’émotions, et ça, si on ne le canalise pas, ça peut être finalement inhibé on va dire l’action du sportif. Et en général, quand on est crispé, on est pas efficace. On travaille beaucoup. Je travaille avec eux sur la respiration parce que ça permet d’avoir une meilleure oxygénation, et évidement que l’oxygène c’est l’énergie de base pour pouvoir bien fonctionner, et qu’après, aussi, avec la respiration, on peut calmer, on peut agir sur la régulation des émotions. C’est important. Pareil pour le relâchement musculaire, on va travailler sur la relaxation juste avant, ça peut être les jours en amont, réguler son niveau émotionnel et son niveau de tension musculaire parce que s’il est trop élevé, ce n’est pas bon. C’est bien d’être un peu sous tension évidemment, d’être tonique, mais par contre, ce n’est pas bon d’être complètement tendu, crispé, là l’énergie ne circule plus du tout. Donc on va agir sur le relâchement, sur des techniques de relaxation, savoir se centrer sur soi, faire abstraction de tout ce qu’il y a autour pour permettre de se relâcher et du coup, après, d’être plus efficace dans le mouvement.

Maxence Rigottier : D’accord. Quand tu avais des grandes compétitions comme les Championnats du Monde de Cross ou les Jeux Olympiques, comment faisais-tu pour enlever tes barrières mentales et croire en tes capacités et en ton potentiel ?

Annette Sergent : Je travaillais beaucoup sur la visualisation d’images, c’est-à-dire que je me voyais participer à la compétition, aller déjà à la compétition parce que je m’appuyais sur tous les éléments positifs qu’il peut y avoir à faire de la compétition. A un moment donné, c’est vrai qu’on fait de la compétition, et du coup on perd tout le plaisir d’en faire, on est complètement bouffé par le stress. Là, je me voyais aller à cette compétition avec le plaisir d’y aller, de rencontrer du monde, de voyager, de me tester, de voir dans ce contexte-là ce que je pouvais faire, d’essayer de donner le meilleur de moi-même, c’était mon objectif. Donc ressentir tout le plaisir, le vivre mentalement, me voir avec le plaisir de réaliser cette compétition. Après, je me voyais aux différents moments qui pouvaient me stresser, là je me voyais réagir et me dynamiser ou au contraire me calmer par rapport à certains éléments de la compétition.

Maxence Rigottier : D’accord.

Annette Sergent : Je travaillais surtout sur tous les éléments positifs que pouvait générer pour moi la compétition. J’aimais la compétition. Je travaillais là-dessus.

Maxence Rigottier : D’accord. Et dans ton esprit, tu dédramatisais si tu effectuais une contre-performance. Du coup en étant plus zen, plus serein… c’est le meilleur moyen de faire une bonne performance, au lieu d’être tendu, stressé.

Annette Sergent : Oui. L’échec, c’était un peu différent. Je le gérais. Ça dépendait de l’échec que c’était, comment j’avais préparé çà. Je veux dire qu’en général, quand j’avais bien préparé, quand j’étais sereine, même si je pouvais n’être pas à mon meilleur état de forme, mais sereine par rapport à ce que je pouvais donner, juste le fait de me dire que j’allais donner le meilleur de moi-même, et que ma foi, il y aurait le résultat qu’il y aurait, ça m’enlevait de la pression, donc en général je réalisais de bonnes performances. Si au contraire j’y allais en me disant que j’allais échouer, évidemment, en général ça ne marchait pas. J’ai eu des réussites, mais j’ai aussi eu des échecs. Ce que j’arrivais à faire de façon intuitive, c’était quand ça allait plutôt bien, mais pendant les périodes de doutes, je n’avais pas forcément les ressources. J’en ai eu souvent, je me souviens d’un Cross international où deux jours avant j’étais au lit avec de la température… et que je me suis tellement motivée pour me dire que de toute façon j’allais guérir, que j’allais pouvoir participer… que je me suis présentée en n’étant pas au mieux de ma forme, mais n’empêche que j’avais cette envie d’y aller et que j’ai passé l’obstacle. Quand même je pense avoir dépassé la maladie pour pouvoir participer. On a, je pense, une force mentale qu’on utilise plus ou moins. Quand on parlait de pourcentage, là on va dire que c’est très personnel. Déjà, ce n’est pas mathématique, on ne peut pas dire il y a tant de pourcent de mental, tant de pourcent de physique parce que tout est lié. On ne peut pas séparer le physique du mental. Le fait d’être bien physiquement, évidemment, ça agit sur l’envie, la concentration, tout fonctionne mieux. Mais à l’inverse, si on est moins bien physiquement, là, on peut aller chercher ses ressources internes pour se motiver, pour se concentrer, pour se déterminer et pour être positif, pour s’envoyer des messages positifs. C’est difficile de séparer le physique du mental, et d’autre part, c’est très personnel, c’est-à-dire qu’un individu va avoir des capacités, à la base, mentales qui vont être meilleures qu’un autre, et après, ça se travaille.

Maxence Rigottier : D’accord. Et que remarques-tu chez les athlètes principalement ? C’est surtout la peur de l’échec ?

Annette Sergent : Oui.

Maxence Rigottier : La peur de ne pas atteindre l’objectif fixé ?

Annette Sergent : Surtout en cette année olympique où il y a des minimas, des échéances, où il y a beaucoup de buzz autour. C’est quelque chose d’assez sacré les Jeux Olympiques. On y met beaucoup d’émotions, beaucoup de choses. Ça met une pression supplémentaire. Du coup, certains sportifs ont l’impression de trainer un boulet. Au lieu de les tirer vers l’avant, ça les tire en arrière. Il faut apprendre à se détacher de ce boulet, en faire quelque chose qui soit motivant devant. La concentration, c’est comme un projecteur, la lumière du projecteur qu’on va mettre, qu’on va déplacer là où on veut aller, et le projecteur, au lieu de le mettre sur cette échéance et sur cette performance, on va vraiment le mettre sur ce que l’on peut atteindre plus facilement dans un calendrier plus proche. Pour mieux m’expliquer, c’est un objectif, le minima est une échéance qui est un peu lointaine et qui souvent est difficile. Il y a un écart important avec ce que l’on est capable de faire en début de saison. On va se concentrer sur les échéances plus proches et ce qu’on est capable de faire à ce moment-là. Parce que l’important c’est quand même de gravir les échelons petit à petit, plutôt que de regarder tout de suite en haut de l’échelle et de voir qu’en effet l’écart est important. Se positionner sur des objectifs réalisables, et au fur et à mesure on progresse.

Maxence Rigottier : D’accord. Aller étape par étape dans les différents objectifs personnels que l’on se donne.

Annette Sergent : Comme sur une distance longue. Par exemple, une fois qu’on a un coup de fatigue, le fait de penser toujours à la ligne d’arrivée, c’est une motivation. N’empêche que pour y arriver à cette ligne d’arrivée, il va falloir se concentrer et se reconcentrer sur les kilomètres qui viennent, sur sa respiration, sur des éléments concrets et sur lesquels on peut agir tout de suite. C’est important de se motiver sur des éléments qu’on peut atteindre plus facilement. Entre autre, je parlais de la respiration, mais quand on a, en course, un moment difficile, le fait de se recentrer sur soi, sur son placement, sur sa respiration, on oublie un peu ce qui se passe autour et on fait passer comme ça les moments de souffrance ou qui sont un peu plus difficiles. La concentration sur soi. On va amener le projecteur sur des éléments où on peut agir, où on peut être acteur.

Maxence Rigottier : D’accord.

Annette Sergent : Parce que l’important c’est ça. C’est de ne pas subir. Quand on est dans le moment difficile, dans la douleur, on a le choix de subir ou au contraire de dépasser ce moment-là. Il faut trouver des techniques pour dépasser ce moment-là.

Maxence Rigottier : D’accord. Quand tu dis subir, c’est par exemple donner de l’importance à la fatigue et aux pensées négatives, alors qu’agir c’est de se reconcentrer sur sa respiration, son placement, sa course.

Annette Sergent : Oui parce que quand on est dans le moment difficile, on se laisse aller, on a une façon de courir un peu plus lourde, donc on se fait plus mal, on est moins efficace, on s’oxygène moins bien, donc on va essayer justement de repenser, de penser à ça, techniquement mieux courir, mieux respirer, et en pensant à ça en plus, du coup on oublie la douleur, on pense à autre chose.

Maxence Rigottier : D’accord. Tu es également sophrologue. En quoi consiste la sophrologie, et quels sont les objectifs ?

Annette Sergent : C’est vrai que j’en ai déjà un peu parlé avant. La sophrologie c’est un ensemble de techniques qui sont inspirées entre autre du Yoga. A la base, le créateur de la sophrologie était un professeur issu du milieu médical qui travaillait sur les modifications du niveau de vigilance, sur le cerveau et les différents états de vigilance entre la veille attentive et le sommeil. On a remarqué que selon si on est en veille attentive ou en phase de sommeil, les ondes cérébrales ne sont pas les mêmes. Notre corps ne fonctionne pas non plus de la même façon. En fait, l’idée quand on parle de sophrologie, c’est de se détendre, d’obtenir un état de détente, de relaxation pendant lequel on va travailler sur des techniques comme l’imagerie mentale justement. Parce qu’en état de relaxation, les ondes cérébrales sont différentes, on est déconnecté de la réalité proche, on est plus centré sur soi et sur son corps. C’est un moment privilégié où on peut ressentir notre corps, des sensations, entendre des messages de notre corps, et aussi pouvoir lui en envoyer plus facilement. On va se connecter à soi et travailler avec son corps. Donc faire travailler son cerveau avec ce que l’on appelle son système nerveux autonome, c’est-à-dire quand on a des émotions, tous nos organes fonctionnent sans qu’on en ait conscience, et là on va pouvoir agir dessus en travaillant là-dessus.

Maxence Rigottier : D’accord.

Annette Sergent : On va pouvoir faire baisser par exemple la respiration. C’est un peu comme une voiture, il y a un accélérateur et un frein. Avec la respiration, on peut se dynamiser ou on peut se détendre et donc agir sur l’escalade émotionnelle quand on a du stress, quand on voit que ça monte, le fait d’avoir une expiration lente et profonde, on va en quelque sorte freiner, appuyer sur le frein et pouvoir diminuer la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et tous les éléments hormonaux et autres qui font que notre organisme se met en accélération. On a vraiment la capacité d’agir sur notre organisme, sur nos ressources internes.

Maxence Rigottier : D’accord. En tout cas, merci pour ces précieux conseils par rapport à la sophrologie et à la préparation physique et mentale. Egalement, beaucoup de coureurs souhaitent affiner leur silhouette en course à pied. Quels sont les types d’exercice que l’on peut faire pour affiner sa silhouette ?

Annette Sergent : Affiner sa silhouette, ça veut dire perdre du poids ?

Maxence Rigottier : Oui, perdre du poids et surtout obtenir un meilleur gainage

Annette Sergent : Oui, après tout est lié. L’activité physique va apporter un plus dans la mesure où on va brûler des calories, où on va tonifier les muscles et permettre de brûler les… d’être plus efficaces au niveau des tissus adipeux, où il y a la graisse. Mais ça ne suffit pas. L’alimentation est à la base de tout ça. Il faut avoir du bon carburant. Mais l’activité physique peut être un facteur motivant pour mieux manger, pour avoir l’envie de vraiment avoir une alimentation plus saine et équilibrée. Au niveau des exercices, au niveau de la course à pied, on dit que l’endurance brûle des calories, mais le fait de faire des exercices toniques, de gainage comme on en parlait, c’est important. Donc travail d’abdominaux, de renforcement musculaire à tous les niveaux, ça va permettre de redessiner sa silhouette, de refaire des muscles. Il ne s’agit pas de prendre des gros muscles, il ne faut pas avoir peur de ça. Souvent les femmes principalement ont peur de faire quelques exercices parce qu’elles ont peur de prendre des gros bras ou des muscles. Ce n’est pas du tout le cas. On ne fait pas de la gonflette. On va faire simplement du renforcement musculaire en travaillant les abdominaux, les dorsaux, en faisant un petit peu des flexions de jambes… en travaillant avec une barre légère ou ne serait-ce qu’un manche à balai, ça peut être tout simplement ça, et en le levant au-dessus de sa tête et en le rebaissant, en essayant de dynamiser toutes les parties de son corps.

Maxence Rigottier : D’accord. Egalement, concernant toutes les personnes qui souhaitent reprendre le sport grâce à la course à pied après une longue période d’interruption, c’est-à-dire un arrêt pendant 3 ans, 5 ans, 10 ans, ou malheureusement à cause d’une blessure de 6 mois et 1 an. Quels sont les conseils que tu pourrais donner à une personne qui commence la course à pied, soit après une longue coupure à cause d’une blessure ou soit à cause d’un arrêt pendant plusieurs années parce que pour des raisons X ou Y il n’a plus pratiqué la course à pied ?

Annette Sergent : Il faut y aller de toute façon tranquillement, c’est-à-dire alterner peut-être au départ la marche et la course, ne pas vouloir en faire beaucoup. J’entends pas mal de gens qui me disent « oh mais je ne fais pas grand-chose, je fais 45’». Pour moi 45’ c’est déjà pas mal, c’est déjà beaucoup.

Maxence Rigottier : Pour moi aussi.

Annette Sergent : Il faut commencer, il ne faut pas hésiter des fois à ne faire… il y a des gens qui débutent vraiment, qui fument des fois, qui n’ont pas de souffle donc, qui n’ont jamais couru, donc il ne faut pas hésiter à faire 1’ de course, 1’ de marche, 1’ de course, 1’ de marche. Vraiment, après, il faut sentir. Evidemment il y a des gens qui vont faire tout de suite ¼ d’heure, 20’, ça ne va pas leur poser de problèmes, mais il ne faut pas se dire que l’on est pas capable de courir parce que l’on est pas capable de faire 20 minutes ou 30 minutes d’affilée. Non. Il faut y aller vraiment tranquille. Je connais plein de gens qui ont commencé comme ça, marche et course alternées, et qui maintenant font du 10 km. On parlait d’objectifs tout à l’heure, ne pas se dire « oh la la, 10 km, je ne serais jamais capable ». Non, il faut commencer tout simplement. Petit à petit y aller tranquillement et faire de la condition physique. Ne pas se contenter de courir. Courir c’est déjà bien, mais il faut remuscler tout en même temps. Parce que la course, si on va doucement aussi, ça peut être traumatisant parce qu’on a pas une foulée dynamique. L’idée, ça va être de dynamiser ses muscles pour qu’ils soient plus costauds et qu’ils résistent mieux aux chocs de la course. Il y a aussi quelque chose qui est excellent, c’est ce que l’on appelle l’aquajogging. Des fois, quand on a des courbatures, ou justement quand on est blessé ou qu’on sort de blessures, aller courir en piscine, c’est excellent.

Maxence Rigottier : Exactement. Je rebondis sur tes propos, la plupart des coureurs qui commencent la course à pied souhaitent courir 30’, 40’ non-stop et souvent ils n’y arrivent pas et sont vite dégoutés, mais si vous commencez avec 1 ou 2’ de course, 1’ de marche, 2’ de course, 1’ de marche, alterner course et marche, c’est vraiment le meilleur moyen pour commencer à habituer son corps à l’effort et ensuite progresser au fil des semaines.

Annette Sergent : Tout à fait. Ils vont sentir de quoi ils sont capables comme ça, et ils vont y aller progressivement, ils vont réhabituer leurs muscles progressivement aussi, parce que si c’est pour avoir tout de suite mal aux mollets, mal aux tendons… ce n’est pas l’objectif. Il faut vraiment réhabituer son corps tranquillement.

Maxence Rigottier : Exactement. Parce qu’au début, comme dans chaque début d’activité, la motivation est au plus haut, mais au fil des semaines, des mois, cela s’effrite un petit peu. Donc garder au maximum cette motivation pour les semaines et les mois à venir, en allant doucement au départ et ensuite ce sera parfait.

Annette Sergent : Oui. Et puis cette énergie, parce que souvent on a l’enthousiasme… donc on va le faire

Maxence Rigottier : L’excitation.

Annette Sergent : Et après il y a beaucoup de fatigue et c’est plus dur. Il vaut mieux faire un petit peu de tout, marche, course, condition physique, et petit à petit dans le footing, mettre des petites accélérations. Quand je dis accélérations, ce n’est pas des sprints, c’est des changements de rythme, des changements d’allure, c’est-à-dire qu’on va juste un peu modifier son allure. Beaucoup de gens restent en endurance tout le temps et ne progressent pas et se disent qu’ils ne comprennent pas qu’ils ne progressent pas. Evidemment, pour progresser, il faut être capable de modifier un petit peu son allure. Je dis bien que ce ne sont pas des sprints, mais juste un peu changer, ne pas être dans une espèce de routine. Essayer, par exemple, quand on court en nature « tiens, jusqu’à l’arbre, je vais essayer d’accélérer un petit peu… ». C’est plus ludique, ça change un petit peu et c’est sympa et efficace.

Maxence Rigottier : Exactement. Pour finir sur une dernière question, pour toutes les personnes qui ont un niveau intermédiaire ou avancé dans l’athlétisme qui souhaiteraient faire de grandes choses, quels sont les conseils que tu pourrais leur donner pour arriver à atteindre quasiment le haut niveau ?

Annette Sergent : C’est un peu pareil, c’est de tout travailler. C’est-à-dire que plus on va vers le haut niveau plus on se spécifie, on va vers le détail et on fait plus de séances de Piste, ou quand on court sur route ou en nature, je veux dire des séances spécifiques à l’allure de course. On oublie souvent les fondamentaux, de faire de la condition physique, de bien récupérer, de bien s’oxygéner, de faire tout ce qui fait que l’organisme va être efficace de façon générale. Si je parle de ça, c’est aussi mon expérience, parce que les dernières années où je courais, je faisais beaucoup de séances spécifiques, et j’avais oublié un petit peu que c’était important de tout remuscler, j’avais oublié de faire de la condition physique. C’est vrai que je me blessais tout le temps, ce n’était pas un hasard. C’est parce que j’avais perdu du muscle, que je voulais maigrir absolument… Plutôt que d’être efficace, j’ai perdu au contraire en efficacité et j’étais moins performante.

Maxence Rigottier : D’accord. Donc toujours revenir à la base.

Annette Sergent : Toujours revenir aux bases, oui. Il y a un moment donné, ça se construit. C’est comme une pyramide, on part à la base, on construit bien, on construit tout, puis plus ça va, plus ça va devenir spécifique, on va aller vers le haut de la pyramide, mais après, il faut revenir sur de nouveau une base de travail et repartir comme ça. L’organisme a besoin de se régénérer, de tout travailler. Si on travaille toujours les mêmes muscles dans le même sens, et qu’on fait travailler qu’eux, il va y avoir un épuisement et des blessures.

Maxence Rigottier : Exactement. Qu’aimais-tu, qu’aimes-tu dans le simple fait de courir à chaque fois que tu t’entraines ? Que ressens-tu ?

Annette Sergent : C’est un espace de liberté déjà. Il n’y a pas toujours de bonnes sensations, des fois c’est un peu laborieux, mais j’aime sentir mon souffle, mon cœur, mon cœur qui monte un peu. Sentir son corps, c’est très important. Et puis justement, sentir que même des fois quand on est fatigué, on arrive à aller quand même, à continuer, puis après on est tellement bien.

Maxence Rigottier : Exactement. Un effet de plénitude qui est très agréable.

Annette Sergent : L’impression de s’être fait du bien. Qu’on a nettoyé l’intérieur de son corps, qu’on a bien transpiré. C’est le grand nettoyage.

Maxence Rigottier : Exactement. Je confirme tous tes propos. Je vous laisse vérifier par vous-même. Il y a de très grandes chances que vous ressentiez exactement la même chose.

Annette Sergent : Et surtout de se faire plaisir. Prendre plaisir à être aussi là où on est. J’ai la chance de courir pas mal en nature et de pouvoir apprécier ce qu’il y a autour de nous, ne pas penser qu’à son chrono ou à sa foulée, mais apprécier ce qu’il y a autour.

Maxence Rigottier : Exactement. Il faut toujours avoir en tête de prendre du plaisir parce que sinon…

Annette Sergent : Voilà. De profiter aussi de ça.

Maxence Rigottier : Exactement. Merci pour cette interview qui a été vraiment très instructive et puis très intéressante, surtout par rapport au côté préparation mentale et physique parce que c’est quand même souvent des notions qui peuvent nous échapper alors que c’est quand même assez important pour réaliser des bonnes choses par rapport à ses performances personnelles.

Annette Sergent : Oui. L’individu est un tout et il faut tout prendre en compte.

Maxence Rigottier : Egalement, je vous invite à aller voir ton site annettesergent.fr où tu expliques un peu plus en détail la sophrologie… Si vous voulez en savoir plus.

Annette Sergent : Tout à fait. J’interviens avec la fédération d’athlétisme sur le site www.jesuisuncoureur.com aussi. Il y a différents conseils.

Maxence Rigottier : Tu interviens aussi chez Adidas de temps en temps.

Annette Sergent : Oui, pour justement entrainer, coacher sur des courses, coacher de façon collective pour préparer une course.

Maxence Rigottier : D’accord. Vous pouvez retrouver Annette dans tous ces différents endroits, que ce soit sur son site, la fédération française d’athlétisme ou peut-être par exemple chez Adidas ou d’autres meetings.

Annette Sergent : Tout à fait.

Maxence Rigottier : OK. Merci une nouvelle fois pour tous ces éléments, et je te dis à bientôt.

Annette Sergent : à bientôt, merci bien. Au revoir.

Maxence Rigottier : Au revoir.

Maxence Rigottier : J’espère que cette interview vous a plu. N’hésitez pas également à la partager sur Facebook ou sur Twitter. Egalement laissez-moi votre opinion sur cette interview ou si vous avez des questions. Et je vous dis à très vite pour de nouvelles vidéos et pour de nouvelles interviews d’experts dans la course à pied. C’était Maxence Rigottier du blog course à pied. A bientôt.

2 Commentaires

  •    Répondre

    Salut Maxence

    « L’individu est un tout et il faut tout prendre en compte »

    J’adore ce mot de la fin d’Annette Sergent, je crois que je vais en faire ma devise! C’est tellement vrai.

    Ce que je vais dire n’intéresse que moi à vrai dire, mais ce soir, après deux mois d’entrainement, j’ai enfin couru 5 km de suite sans une seule pause, chose que je n’étais plus capable de faire depuis des dizaines années; je te dis pas la joie du moment et pourtant souvent j’ai voulu faire des arrêts, mais je me suis blindé la tête en me disant « un pied devant, toujours un pied devant l’autre… » mais le mental, ça paie.

    Merci encore;)

    @+

    • Salut Stéphane,

      Parfait si l’interview t’a plu.
      Félicitation pour tes progrès. C’est bien. Tu vas par étapes.
      Bientôt les 10 kilomètres dans les jambes a ce rythme. :)
      A très vite.

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