Interview d’Anne Cécile Fontaine : La Double Championne du Monde et d’Europe du 24h en 2009 et 2010 nous explique comment être toujours motivé et trouver le temps pour courir


L’interview au format audio :

Au dessus de ce message, vous n’avez qu’à cliquer sur le bouton « play » du lecteur Audio pour écouter l’interview, il se peut que le lecteur mette quelques secondes avant d’apparaître.

Vous pouvez l’écouter directement sur le blog en cliquant sur le bouton « play » ou le télécharger en cliquant sur « télécharger » ou en faisant un clic droit ici puis « enregistrer le lien sous…. »

L’interview au format vidéo :

COURSE FONTAINE ANNE CECILE EMMANUEL EQUIPE DE FRANCE

Vous pouvez retrouver Anne Cécile sur :

-Son blog Anne Cécile et Emmanuel Fontaine 

-Son palmarès en course à pied en cliquant ici

Transcription texte de l’interview audio :

Maxence Rigottier : Bonjour à Tous, c’est Maxence Rigottier de blog course à pied. Aujourd’hui, je suis avec Anne Cécile Fontaine. Pour toutes les personnes qui ne connaissent pas Anne Cécile FONTAINE, tu es double championne du monde et d’Europe des 24 heures en 2009 et 2010. Tu as également un record de 243,644 km qui est le record de France de 24h. Tu as des performances assez impressionnantes et vraiment incroyables vues de l’extérieur. Je vais te laisser te présenter pour que tu nous expliques un petit peu ton parcours depuis tes débuts jusqu’à aujourd’hui dans la course à pied. Salut Anne Cécile.

Anne Cécile Fontaine : Bonjour Maxence, bonjour à tous. Anne Cécile Fontaine, j’ai 40 ans, je suis mariée, mère de 3 enfants et je travaille en tant que masseur kinésithérapeute dans un centre de rééducation à temps complet. Au niveau de la course à pied, mes débuts, c’était surtout pour courir avec mon mari, pour partager quelque chose, comme je l’ai toujours dit. Et petit à petit, je me suis aperçue de par les résultats obtenus en course que j’avais des capacités, et ça motive pour continuer une activité physique. Parce qu’à la base, j’étais surtout passionnée d’équitation notamment, après j’ai toujours aimé bouger.

J’ai participé assez rapidement aux 100km de Millau parce que mon mari était passionné par cette course, donc je crois un an après avoir commencé la course à pied. Mais pas du tout avec l’entrainement que j’ai maintenant, on y allait 3-4 fois par semaine, et encore. Et là, j’ai quand même réussi en 11 heures 17 minutes, je crois, sans trop de souffrances. On a continué un peu dans cette lancée, à tourner beaucoup sur les courses de la région et puis après quelques 100 km.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : Bien sûr, il y a eu les arrêts pour les enfants. Et beaucoup de courses sur la région.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : Et un jour, mon mari a décidé de faire un 24h. Je ne l’ai pas fait. Je l’ai accompagné, je l’ai un petit peu soutenu, pas toute la durée. Et au début, ça ne me donnait pas du tout envie. C’était bien de vouloir savoir ce que l’on valait sur 24h, mais ça ne m’attirait pas plus que ça, je trouvais qu’on souffrait beaucoup. Ce n’était pas mon truc. Un jour, il a participé à Aulnat. Là, il m’a dit « tu devrais y aller ». Je suis allée avec lui. J’ai fait mon premier 24h je crois dans les 185 km, 187 km. En relativement bonne forme quand même à l’arrivée, et avec une préparation relativement légère. Ce n’était pas non plus 50 km par semaine, c’était entre 80 et 100 km par semaine, et encore.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : De là, j’ai participé aux championnats de France en 2008. Et au grand étonnement de tout le monde, j’ai fait 3ème, sachant que j’étais quand même partie parmi les coureurs les plus lents, puisque je suis partie aux alentours de 10 à l’heure. J’ai fait 216 km.

Maxence Rigottier : Et tu as augmenté petit à petit ton allure.

Anne Cécile Fontaine : Non. En fait, j’ai très peu perdu, entre le départ de ma course et entre l’arrivée de ma course, contrairement aux autres.

Maxence Rigottier : Tu ne t’es quasiment pas arrêtée.

Anne Cécile Fontaine : J’ai eu une très faible déperdition.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : Cette 3ème place m’a donné la chance d’être sélectionnée en équipe de France pour les Championnats du Monde. Je dis bien la chance parce qu’au jour d’aujourd’hui, les niveaux sont tels que ce n’est pas forcément une 3ème place en France qui vous donne cette porte d’entrée dans un monde exceptionnel quand même, dans le sens où jamais, quand je me suis mise à la course à pied, je pensais intégrer l’équipe de France.

Maxence Rigottier : J’imagine.

Anne Cécile Fontaine : Donc on s’est rendu à Séoul 6 mois après, et là, j’ai fait vice-championne du monde à 400 m de la 1ère qui était une française, Anne-Marie Vernet. En partant très très doucement encore une fois. Je crois que le coach en riant dit toujours que je suis partie dans les avant dernières filles. Et je suis arrivée encore une fois en relativement bonne forme. A la rigueur, j’allais dire que c’est mon plus beau souvenir de 24h. Même si j’étais éloignée de ma famille, je l’ai vécu physiquement très bien, moralement très bien, il y avait une équipe assez soudée de 24h, et j’avais vraiment lié des connaissances importantes. De là, ça m’a permis d’aller aux championnats du monde de 2009, où j’ai fait championne du monde à Bergame, où là il y a eu la chance que mon mari soit en open. J’ai fait 3ème au scratch aussi à ce championnat du monde, ce qui était assez exceptionnel. Et je bats le record de France. Puis l’année d’après, à Brive, où ça a été quand même beaucoup plus difficile, je fais de nouveau les championnats du monde. Les températures n’étaient pas les mêmes, le contexte n’était pas le même, le parcours n’était pas le même. Tout ça fait aussi la difficulté du 24h. Chaque 24h est différent. Les championnats du monde de 2010 m’ont été quand même plus difficiles. Et malheureusement en 2011, il n’y en a pas eu. Je recommencerais en 2012.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : J’avais eu la chance d’être invitée à Taipei pour faire le 24h sur piste. Quand vous parliez de mes résultats étonnants, je ne les juge pas aussi étonnants que ça dans le sens où quand vous voyez Mami Kudo ou certaines… même au jour d’aujourd’hui, je ne sais pas ce que je serais capable de faire sur un 24h, c’est toujours un inconnu. Après, je pense que chaque distance est exceptionnelle. J’ai aussi la chance et la difficulté de vivre avec un mari qui est encore meilleur que moi. Ça peut me pousser aussi à continuer, mais aussi c’est un Everest que je n’atteindrais jamais. On ne le vit pas de la même manière de toute manière.

Maxence Rigottier : J’imagine. Et du coup, pour nous donner un petit peu un ordre d’idée, c’était en quelle année ton premier 100 km, et la première fois que tu as couru ? Pour voir tout ce que tu as accompli.

Anne Cécile Fontaine : En 1996.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : 1996.

Maxence Rigottier : Donc tu es passée en 13 ans de complet amateur à championne du monde.

Anne Cécile Fontaine : Exactement. Même si je reste complètement amateur.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : Dans ma tête et dans mon cœur et dans ma manière de me voir, je suis amateur, dans le sens déjà où j’ai la chance et la malchance de bien garder les pieds sur terre parce que je travaille et que la priorité ça va être la maison, les enfants, le travail. Je n’ai aucune aide de la part de mon employeur. Je ne parle pas financièrement, je parle en organisation, puisqu’à l’heure actuelle, on nous refuse même nos absences sans solde. J’aime côtoyer tout le monde, et pour moi la valeur n’est pas donnée au nombre de kilomètres. Il y a des gens que j’apprécie énormément qui vont peut être faire 150 km et il y a des gens que je n’apprécie pas qui vont peut être faire plus de 200 km. Pour moi ça n’a pas de rapport. Je ne suis pas fan d’une élite. J’aime courir, j’aime les gens que je rencontre, j’aime le partage. Et le partage, c’est vrai que la souffrance ça rapproche. Le 24h, c’est quand même dur de ne pas souffrir. Après, justement, mon gros défaut c’est parfois de ne pas assez rentrer dans la compétition. Un jour, quelqu’un nous avait dit « à un 24h, ce n’est pas vous qui gagnez, ce sont les autres qui perdent ».

Maxence Rigottier : Oui, à mon avis, je pense que ce n’est pas faux.

Anne Cécile Fontaine : Ce n’est pas faux. Ce n’est pas entièrement vrai, mais ce n’est pas faux. C’est-à-dire, que moi je n’ai pas forcément cette capacité à la fin de remettre le couvert, d’accélérer, de me battre, je manque encore de ce côté agressif. Après, certains l’ont, au contraire aussi, mais pour atteindre les meilleurs résultats.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : Je pense que c’est assez féminin de se garder une petite part de réserve. On n’est pas toujours à 100 %, je pense, les femmes.

Maxence Rigottier : En fonction des personnalités, des caractères de chacun, si on arrive réellement à se mettre dans le rouge ou non, aller au bout de soi-même, quelle que soit la compétition. Egalement, tu cours des distances impressionnantes, tu as un travail. Beaucoup de personnes souvent se disent « je n’ai pas le temps ». Comment fais-tu pour trouver le temps pour courir, malgré tes activités annexes, ton travail ? Quel message souhaiterais-tu dire à toutes les personnes qui « se cherchent des excuses » pour ne pas courir en se disant « je n’ai pas le temps » ? Comment fais-tu pour t’organiser et toujours trouver le temps pour courir ?

Anne Cécile Fontaine : C’est un choix avant tout. C’est un choix dans le sens que forcément ce sera au détriment de quelque chose, et choisir, ça veut dire qu’il y a des choses que je ne fais pas. Parfois, c’est prendre soin de moi que je ne fais pas, ne serait-ce que d’aller chez le kiné ou de s’assoir sur un canapé. Pour moi, aller courir, ce sera mon loisir, mon moment de détente. Je pense qu’on se l’accorde tous mine de rien. Pour certains, ça va être la télévision le soir, pour d’autres, ça va être le coiffeur. Moi, je me dis que si j’ai couru 2 heures, eh bien je me suis offert 2 heures de temps. Déjà, c’est une chose. Après, pour essayer que ça ne prenne pas trop sur la vie de famille, j’ai la chance d’arriver à me lever de bonne heure sans trop de souffrances, j’y vais le matin quand je dois doubler, je me lève à 5h30 ou à 6h. Entre midi et deux, je case aussi la course à pied, mais c’est au détriment de me dire que je vais prendre un repas tranquille. Dimanche midi, j’étais à table avec tout le monde, et j’ai dit « ah, vous ne savez pas le bien être que ça fait d’être assis, de manger un vrai repas, tranquillement, sans regarder sa montre parce que vous avez que 10 minutes ». Mais c’est un choix, c’est forcément au détriment de quelque chose. On essaye que ce ne soit pas forcément au détriment des autres. Ça l’est quand même un peu, il ne faut pas se leurrer non plus, mais on essaye que ça ne le soit pas trop. Et quand je dis au détriment des autres, ça peut être aussi, par exemple, aller voir des amis, même 10-15 minutes. Ceux qui se disent « je n’ai pas le temps », je pense que c’est parce qu’ils ont choisi de faire autre chose, mais il ne faut pas les critiquer pour autant, je les admire de faire autre chose.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : Et c’est pour ça, qu’à un moment donné, on arrêtera le haut niveau. Arrêter de courir non, parce que j’aime ça, ça m’équilibre, c’est du bonheur. Mais arrêter le haut niveau dans le sens de l’astreinte d’un programme pour arriver à un résultat optimum, ça oui.

Maxence Rigottier : D’accord. Du coup, tu effectues une grosse gestion de priorités dans tout ce que tu fais. Tu es un cas extrême parce que tu t’entraines environ combien de kilomètres par semaine, 120-130 ?

Anne Cécile Fontaine : Oui, à peu près 120-130. Maintenant, un cas extrême non, parce que vous savez, la majorité des personnes qui courent sur de longues distances ont les mêmes contraintes que moi quand même. D’ailleurs, je pense que c’est une des choses qui fait qu’il n’y a pas forcément énormément de femmes qui restent trop longtemps, ou qui y viennent plus tard que moi, sur la longue distance, parce que la majorité doit travailler quand même, ou elles n’ont pas de sponsor, et certains au niveau kilométrage. Même si j’ai augmenté mon kilomètre par rapport à il y a 4 ans, ça reste petit par rapport à d’autres. Vous êtes impressionnés quand vous lisez les comptes rendus de personnes qui arrivent à haut niveau. Et même mon corps ne l’encaisserait pas de toute manière.

Maxence Rigottier : D’accord. Et c’est combien à peu près le kilométrage des athlètes qui s’entrainent énormément ? 150 km par semaine ?

Anne Cécile Fontaine : Non, c’est 200-250.

Maxence Rigottier : 200-250 km ? Et comment physiquement arrivent-ils à tenir cette cadence ?

Anne Cécile Fontaine : Je ne sais pas. On en discute parfois avec mon mari et je ne sais pas. Peut-être qu’ils ont la chance certains d’avoir un petit peu plus de temps pour récupérer. Ça veut dire s’étirer, ça veut dire aller chez le kiné, ça veut dire faire la sieste. Je ne sais pas. Nous n’avons pas tous les mêmes capacités physiologiques non plus. Et puis deuxième chose, il faut de toute manière se méfier énormément du surentrainement. Trop de course à pied tue la course à pied. On tombe vite après dans des blessures de type fracture de fatigue ou autre. Il ne faut pas se voiler la face.

Maxence Rigottier : Exactement.

Anne Cécile Fontaine : Le plus, ce n’est pas toujours synonyme de réussite.

Maxence Rigottier : Il vaut mieux travailler de manière qualitative que quantitative.

Anne Cécile Fontaine : Malheureusement, il faut les deux dans cette longue distance. Quand vous dites qu’on doit prioriser au niveau de la vie personnelle, on doit aussi prioriser, nous, au niveau de l’entrainement. C’est-à-dire que si vous ne devez faire que 5 entrainements dans la semaine, il y aura forcément un entrainement long, il y aura forcément la qualité. Il y a certains entrainements que vous n’allez pas faire parce que vous ne pouvez pas tout faire. Moi, par exemple, je ne peux pas faire d’entrainement sur piste, mes horaires ne vont pas avec la piste. Je priorise d’autres choses.

Maxence Rigottier : D’accord. Et comment fais-tu mentalement et psychologiquement pour enlever toutes tes barrières mentales, et arriver à courir de telles distances ? Parce que vu de l’extérieur, pour une personne qui court, soit qui souhaite apprendre à courir, soit qui court sur des courtes distances, ça peut l’effrayer un petit peu de courir des 24h, des 100 km, etc. Comment fais-tu mentalement et psychologiquement pour t’enlever toutes ces barrières mentales ?

Anne Cécile Fontaine : Je n’ai pas une barrière. On se lance. On la vit aussi cette barrière. Vous venez de faire un entrainement de 3 heures, vous en avez ras-le-bol, et vous vous dites « comment je vais faire pour finir 24h ? » et puis ça se fait. Je crois que c’est de prendre l’inscription et de se lancer, et on voit bien ce que ça donne ou non. Deuxième chose, je pense que le fait de le vivre à deux le facilite aussi. C’est un moteur mine de rien. Ça peut être un frein, mais ça peut être un moteur aussi. On se dit « s’il y va, je vais peut-être y aller quand même. Après, la barrière, il ne faut pas falloir  en mettre, je crois que c’est de se dire « je me lance et au besoin, j’arrête quand je veux, j’essaye ».

Maxence Rigottier : Exactement, il ne faut pas avoir peur de tenter votre premier 10 km, votre premier semi-marathon, marathon, premier 100 km, etc. Comme dans toute chose, il faut bien une première fois pour un petit peu voir ce que c’est.

Anne Cécile Fontaine : Au pire je marche, et puis au pire je découvre l’ambiance, et au pire si j’abandonne, je recommencerais car parfois abandonner, ça donne envie de recommencer aussi. Je pense que ce qui est important c’est de faire attention à sa santé, et à son bien-être. C’est-à-dire que trop de sport devient négatif pour l’organisme et l’avenir. Je crois que c’est plus aux gens de s’écouter un minimum par rapport à leur état physique, dans un sens comme dans l’autre, c’est-à-dire trop de sédentarité ou trop de sport. Et certains ont des capacités pour faire du long, d’autres n’en ont pas. Je pense qu’il faut arriver à trouver là où on se régale, pas forcément là où on est le meilleur, mais là où on se fait plaisir. J’aimerais bien essayer le marathon des sables, et je pense que je ne serais pas bonne parce que je n’ai pas les capacités de porter des sacs, etc. Mais on peut y aller aussi en se disant que c’est une nouvelle expérience et qu’au pire des cas on arrête. Et un 12h ou un 24h, c’est encore plus facile, c’est sur un circuit, donc vous vous dites « j’arrête, je vais me reposer et je repartirais ». Je crois qu’il ne faut pas se mettre de barrières. La barrière c’est de se dire « est-ce que j’ai envie ou est-ce que je n’ai pas envie ? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui aurait envie de m’accompagner, de me soutenir ? Comment est ce milieu ? Comment sont les coureurs ? ». On est pas sur les starting-blocks au départ, on a du temps devant nous.

Maxence Rigottier : J’imagine. Qu’aimes-tu dans le simple fait de courir ? Que ressens-tu exactement par le simple fait de courir ?

Anne Cécile Fontaine : C’est difficile à décrire. J’allais dire bêtement, ça libère des tensions, c’est déjà une chose. Ça permet de découvrir des endroits. Ça permet de faire un sport facilement sans être soumis à des contraintes, trop de contraintes horaires, ni en temps ni en lieux. Vous pouvez toujours avoir une paire de baskets, et même une demi-heure en course à pied, c’est intéressant, vous allez faire un petit tour, vous allez voir la nature. C’est aussi l’idée de partage avec tout le monde, avec des filles, des hommes, des gens de 20 ans, des gens de 70 ans, avec votre mari quand il est sur un vélo. C’est une activité qui est tellement facile à pratiquer que déjà je l’aime par ce côté-là. Aussi, physiologiquement, il y a une certaine libération d’endomorphines ou autre, c’est le bien-être qu’elles génèrent au niveau intellectuel et physique.

Maxence Rigottier : D’accord. Je rebondis sur tes propos. Exactement, lorsque l’on va courir, que ce soit 6 heures du matin, 17 heures, midi etc. on est vraiment pas dépendant de personne comme si on pratiquait un sport collectif où si on est tout seul ça va être difficile de le pratiquer. La course à pied, vraiment, à partir du moment où on a un peu de temps libre, une heure devant soi ou même que 30 minutes, on peut aller courir, et globalement, à moins que vous habitiez vraiment dans le centre incroyable d’une grosse ville, dès que vous sortez de chez vous, vous pouvez courir tranquillement et sereinement. C’est vraiment ce qui est incroyable avec la course à pied, et le seul investissement, c’est par rapport aux chaussures pour ne pas vous blesser et vous sentir bien dans vos baskets.

Anne Cécile Fontaine : Tout à fait.

Maxence Rigottier : Honnêtement, par rapport à ça, même si vous avez des grosses journées et pas énormément de temps libre devant vous, si vous arrivez à trouver au moins une heure tous les 3 jours, vous pouvez prendre du plaisir en courant tout en ayant pas énormément de temps libre pour pratiquer cette discipline même si vous voulez courir. Et aussi, je voulais que tu reviennes un petit peu sur l’équipement que tu as quand tu fais des entrainements de 3 heures. Tu cours avec une espèce de petite gourde ou avec un tuyau pour te ravitailler ? Quel est ton équipement de course à pied quand tu pars pour faire des footings de 3 heures par exemple ?

Anne Cécile Fontaine : Au jour d’aujourd’hui, en fait, soit je peux avoir une petite gourde à la main, en effet, il y a des systèmes où vous glissez la main et vous tenez la gourde. Mais en fait, quand on travaille sur du longue distance spécifique 24h, on a des circuits où on repasse régulièrement devant la maison, et le matériel c’est une bouteille d’eau (je ne donnerais pas la marque) de 500ml dans laquelle on a mis le produit, et à chaque fois qu’on passe on prend dans la bouteille, si on veut faire du spécifique 24h. Quand on fait du spécifique 100 km où à la rigueur on va faire des circuits plus longs, en général on prend une gourde à la main, et on envisage quand même de repasser par la maison. Je dis « on » parce que mon mari a la même pratique. Sachant qu’en plus, quand on part courir, on laisse les enfants à la maison, donc le fait de passer régulièrement ça permet de savoir si tout se passe bien et eux savent qu’ils peuvent venir nous voir ou prendre le vélo sur un tour, etc. C’est surtout des petites bouteilles, et sinon, éventuellement une gourde avec une espèce de gantelet où la main peut se glisser, et les gourdes de Nutratletic.

Maxence Rigottier : D’accord.

Anne Cécile Fontaine : Parce que c’est Nutratletic qui a eu la gentillesse de nous sponsoriser, donc il nous a fourni aussi des gourdes, et éventuellement des gourdes avec des petites pipettes aussi.

Maxence Rigottier : D’accord. Et tu prends des compléments alimentaires, des choses comme ça, pour n’avoir aucune carence, ou tu ne prends rien du tout ?

Anne Cécile Fontaine : On essaye de prendre un peu de compléments alimentaires, c’est Nutratletic aussi. Ils appartiennent au laboratoire Lescuyer qui nous conseillent aussi là-dessus pour éviter les carences dans le sens où l’alimentation ne peut pas toujours compenser les pertes liées à la course à pied, où il faudrait manger des quantités incroyables, et surtout qu’on a pas forcément le temps de manger un repas entre midi et deux, du fait de l’entrainement.

Maxence Rigottier : D’accord. J’imagine. Pour finir sur une dernière question, quel message souhaiterais-tu donner à tous les débutants qui souhaiteraient dès demain commencer la course à pied ?

Anne Cécile Fontaine : D’abord il faut partir avec une bonne paire de chaussures. Une bonne paire ne veut pas forcément dire chère, mais bien adaptées, assez légères. Il faut partir en se faisant plaisir, donc pas trop vite. Je vois beaucoup de débutants qui partent souvent très vite et qui arrêtent parce qu’ils trouvent que la course à pied c’est de la souffrance, souvent ils sont en hyper ventilation… Le vivre, arriver à trouver le plaisir réel dans la pratique de la course, et pas seulement l’allier à la performance, ou à la perte de poids, ou à je ne sais trop quelle idée. Je crois que c’est déjà trouver le plaisir de pratiquer le footing. Et surtout de ne pas aller trop vite. Et vite se mettre dans des petites courses régionales parce que c’est là qu’on se rend compte un peu qu’on peut se faire plaisir. On s’est entrainé, ça sert à quelque chose. C’est autre chose encore, c’est une autre ambiance. Il ne faut pas hésiter, quel que soit le niveau à participer à des petites courses, sans vouloir être devant, ce n’est pas du tout dans l’idée de compétition, c’est dans le lien qui peut exister entre tous les coureurs, et s’apercevoir que la course à pied n’est pas forcément un sport individualiste.

Maxence Rigottier : Exactement, parce que lorsque vous allez courir quelques fois en compétition, vous allez vite vous apercevoir qu’il y a une immense communauté de personnes qui pratiquent la course à pied. Egalement, c’est incroyable, mais tout le monde ressent exactement les mêmes choses. Ça tisse vraiment des liens sociaux, et c’est sympa de découvrir d’autres personnes comme ça, en fonction de votre résidence, votre localisation, vous allez pouvoir « vous faire des amis » et ensuite aller courir avec eux, et c’est quand même beaucoup plus plaisant de courir en groupe que tout seul dans son coin.

Anne Cécile Fontaine : Les deux sont plaisants. J’aime aussi courir seule. Les deux sont plaisants. Je crois qu’en groupe c’est difficile parce qu’il faut se caler à des niveaux, à des parcours que les autres veulent, etc. C’est bien je crois parfois de se retrouver un peu seule et de regarder le paysage, les oiseaux et d’aller à son rythme. Et puis c’est bien d’être en groupe pour partager. Je crois qu’il n’y a pas à hiérarchiser les choses. Il faut que chacun y trouve son compte.

Maxence Rigottier : Exactement. Mixer un petit peu entre le partage avec les autres pour progresser, échanger, etc. et également être seul pour se retrouver soi-même et être dans le bien-être et éventuellement se développer personnellement par rapport à la course à pied.

Anne Cécile Fontaine : Tout à fait. Merci.

Maxence Rigottier : J’invite tout le monde à aller voir votre blog annececileemmanuellefontaine où tu évoques les différents résultats de tes courses, tes récits également, les différents entrainements que tu fais au quotidien chaque semaine dans la course à pied.

Anne-Cécile Fontaine : Pour ça, il faut surtout remercier mon mari qui passe beaucoup de temps à le gérer au mieux. En tout cas, merci à vous de vous être intéressé.

Maxence Rigottier : J’espère que cette interview vous a plu. Partagez-la sur Facebook ou sur Twitter. Egalement, dites-moi dans les commentaires ce que vous avez pensé de l’interview, cela me fera très plaisir de lire votre opinion. Et je vous dit à très vite pour de nouvelles vidéos de course à pied ou de nouvelles interview d’experts pour toujours apprendre des meilleurs et réaliser tous nos objectifs dans la course à pied.

4 Commentaires

  •    Répondre

    Salut Maxence

    C’est toujours aussi captivant de lire ses témoignages d’athlètes de haut niveau. Même si mes objectifs sont à des kilomètres de ces records, la philosophie est la même.

    merci et @+

    • Salut Stéphane,

      Je suis heureux que l’interview t’es plu. ;)
      N’oublie pas qu’à leurs débuts, leur niveau n’était pas
      exceptionnel.
      Ne fais aucun complexe par rapport à cela.
      Par exemple, pour Anne Cécile, elle est passé de débutante
      à Championne du Monde en l’espace de 13 ans. C’est un parcours
      incroyable. :)

      A très vite pour de nouvelles interviews. ;)

  •    Répondre

    Merci pour cette interview sympa ;)
    J’apprécie beaucoup l’état d’esprit d’Anne Cécile que je partage tout à fait. Tout est une question de priorités dans ce que l’on souhaite réaliser. Sans prendre la grosse tête bien-sûr.

    A+ et continue avec toutes ces interviews inspirantes ;)

Laissez un commentaire

Découvrez la seule marque de running MADE IN FRANCECliquez ici

Pin It on Pinterest

ENVIE de GAGNER 100€ de BONS D'ACHAT ?

Tentez votre chance et gagnez 100€ de bons d'achat sur ma boutique Running