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Note importante : Christelle s’étant blessée au lendemain de la réalisation de cette interview, elle ne pourra malheureusement pas représenter la France aux JO. Nous lui souhaitons un rapide et très bon rétablissement. ;)
Vous pouvez retrouver Christelle Daunay :
-Sur son site : le blog de Christelle Daunay
-Chez son Sponsor Gfi Informatique
-Sur wikipédia
-Sur sa fiche l’équipe
-Sur sa page fan Facebook
Transcription texte de l’interview vidéo de Christelle Daunay par Maxence Rigottier :
Maxence Rigottier : Bonjour à tous, c’est Maxence Rigottier de blog course à pied. Aujourd’hui, je suis avec Christelle Daunay qui est une spécialiste du marathon. Si vous ne connaissez pas Christelle Daunay, tu as un record de France sur marathon en 2h24’22 », tu as également le record de France de semi-marathon en 1h08’34 », tu as le record de France du 10.000 m en 31’35 »81. Tu vas bientôt courir aux Jeux Olympiques de Londres. Bref tu as un parcours impressionnant avec un immense palmarès. Je vais te laisser te présenter pour que tu nous expliques depuis tes débuts dans la course à pied jusqu’à aujourd’hui. Salut Christelle.
Christelle Daunay : Bonjour, bonjour à tous. Bienvenue sur le blog, et je suis contente de pouvoir participer avec vous sur le marathon et la course à pied où tout le monde est passionné apparemment sur ce blog. Pour me présenter rapidement, sur le plan personnel, j’ai 37 ans, je suis licenciée à la SCO Sainte Marguerite Marseille depuis 2004 et je cours depuis l’âge de 11 ans, donc ça fait un petit moment maintenant. Je suis athlète de haut niveau depuis 2006, date à laquelle j’ai arrêté ma profession de kiné pour ne pas regretter de pas avoir essayé d’être athlète de haut niveau et essayer d’avoir des performances plus importantes, puisqu’en 2003 j’ai commencé à être en équipe de France et j’avais envie de vivre l’expérience du haut niveau et je le regrette pas à ce jour puisqu’en effet, comme tu disais, dans quelques jours je vais participer à mes 2èmes Jeux Olympiques.
Maxence Rigottier : D’accord. Et comment tu as eu ce déclic pour passer du statut d’amateur à professionnel en quittant ta profession et de te consacrer à 100% au marathon et à la course à pied ?
Christelle Daunay : Ma profession de kiné me permettait de m’entrainer 2 fois par jour pendant quelques années et c’est vrai que les résultats sont venus progressivement avec l’entrainement et l’abnégation. En 2003, j’ai obtenu ma 1ère sélection en équipe de France sur piste sur 5.000 m et c’est toujours une joie et une chance de porter le maillot de l’équipe de France. On a toujours envie d’aller plus haut. Après, j’ai voulu améliorer mes conditions d’entrainement. Je ne pouvais plus m’entrainer plus, augmenter le nombre d’entrainements puisque j’étais déjà au maximum malgré ma profession. J’ai cherché sur quoi je pouvais progresser et donc c’était sur la récupération et le fait de pouvoir partir en stage. C’est pourquoi en 2006 j’ai tenté l’aventure d’essayer d’agir sur ces points, c’est-à-dire en arrêtant de travailler, donc améliorer la récupération, ce qui me libérait du temps pour partir en stage et de mettre tous les paramètres de mon côté, ce qui fut bénéfique puisqu’en 2007 j’ai commencé mon aventure sur marathon, et elle se poursuit encore actuellement.
Maxence Rigottier : D’accord. Et du coup, à l’heure actuelle, comment se déroule ta journée type ou ta semaine type de coureur professionnel ? Quels sont les différents entrainements que tu effectues au quotidien pour t’améliorer sur le marathon ?
Christelle Daunay : Une journée type de coureur professionnel, c’est comme tout un chacun. Je vais au travail, je me fixe des heures d’entrainement pour bien organiser ma journée et pas laisser le temps passer. Quand je m’entraine 2 fois par jour, je me lève à 7h30, je vais m’entrainer à 9h30, et l’après-midi, je recommence vers 16h30 mon 2ème entrainement. Tout ceci est alterné avec une sieste, du repos et beaucoup de travail avec les étirements ou les soins kiné et tout ce qui concerne la récupération. Sachant que pour une journée il y a l’entrainement et la récupération, mais il faut penser aussi à déconnecter un petit peu de la course à pied. Donc il y a les loisirs entre autres et puis il y a aussi le contact avec tous ceux qui m’entourent à longueur d’année comme par exemple les partenaires. En ce moment, en cette année Olympique, j’ai des partenaires qui me suivent encore plus. Par exemple, j’ai un nouveau partenaire (GFI Informatique) qui m’a accompagné durant toute cette préparation, et ce qui était intéressant aussi c’est que les collaborateurs de GFI Informatique pourront prendre part au 20 km de Paris. On a une motivation commune, c’est-à-dire un objectif. Moi ce sera les JO et eux les 20 km de Paris. Il y a une émulation et un soutient mutuel et c’est motivant aussi dans cette journée d’entrainement qui est pas toujours facile, dans des conditions quelque fois météo capricieuse comme on l’a connu ces derniers temps. C’est une motivation de se sentir soutenue par tous les partenaires qui m’entourent, et l’équipe médicale et paramédicale qui me suit à longueur d’année.
Maxence Rigottier : D’accord. Parce que souvent on a la vision d’une personne qui court qui est tout le temps seule. Toi, tu es entourée par une équipe pour pouvoir t’aider au quotidien.
Christelle Daunay : Tout à fait. Je m’entraine seule, c’est vrai. Par contre, c’est mon quotidien puisque sur marathon féminin, les autres filles sont un petit peu loin, donc pour s’entrainer ensemble au niveau chronométrique c’est pas simple. Je suis un petit peu meilleure et j’ai besoin plutôt de personnes plus fortes. Mais ce n’est pas facile au quotidien de trouver des gens disponibles et qui habitent au même endroit pour pouvoir s’améliorer. Je m’entraine seule et c’est vrai que d’être entourée et être soutenue, ça fait du bien. On sait qu’on est attendue, que beaucoup de personnes pensent à moi, et même si c’est difficile, j’y vais et je m’accroche pour aller vers cet objectif.
Maxence Rigottier : Exactement. C’est important d’avoir aussi du soutien de l’extérieur pour dans les moments difficiles où on a un peu plus de mal, qu’on puisse rebondir et retourner courir sans aucun problème.
Christelle Daunay : Tout à fait. Le mental est important et fait partie aussi du quotidien. Il n’y a pas que l’entrainement et tout ce qui entoure la préparation mentale dans le sens où pour arriver au jour J en pleine forme. Il y a l’entrainement bien sûr, mais il y a aussi le fait d’avoir de l’ambition, de croire en soi, tout ce côté mental qui fait que c’est très important aussi. Ça a une part dans la performance aussi, et pour être au top le jour J, il y a le physique et il y a le mental. Souvent, on peut retrouver ces valeurs dans le partenariat qu’on a avec les différents partenaires puisque ce sont des entreprises souvent. Par exemple, GFI Informatique a ses valeurs où au sein de l’entreprise, on a des objectifs. Moi c’est le jour J, c’est le marathon, et les collaborateurs c’est un objectif différent, pas sportif, mais un objectif qu’ils doivent atteindre à chaque instant, et en fait au final il y a aussi le côté mental qui intervient. C’est pour ça qu’on partage aussi ces valeurs et on a des points communs qui font qu’au final, on va tous dans le même sens, et que ce soit un sportif ou un salarié, on est contraints à agir aussi avec son mental et c’est ça aussi qui fait qu’on va de l’avant et qu’on peut aller encore plus loin dans ses limites.
Maxence Rigottier : Exactement. Quand il y a une réussite, ce n’est pas qu’une réussite individuelle, c’est une réussite d’une équipe, et du coup la victoire est encore plus belle.
Christelle Daunay : Tout à fait. Même si c’est l’athlète et le sportif qui court et qui a les jambes le jour du marathon, s’il est bien entouré, comme on dit « quand tout va dans la tête, tout va ». Il y a non seulement les jambes et le fait de s’être bien entrainé, mais il y a aussi le mental qui joue, et ce mental c’est soit le sportif qui le travaille ou soit il est bien encadré toute l’année et tout va bien. Ce jour là, quoi qu’il en advienne, il sera fort dans sa tête et réussira l’objectif, et au moins ne pas regretter de l’avoir fait. Et après, l’objectif s’il est réussi tant mieux, même si des fois il y a des échecs, mais il faut savoir rebondir après, et ça on sait faire après un petit temps de latence pour digérer.
Maxence Rigottier : J’imagine. Et concernant tes différents types d’entrainement, c’est des footings de 2 ou 3 heures ? Des longues séances de fractionné avec des 2.000 m – 3.000 m ou plus ? Quels sont un petit peu tes différents types d’entrainement lorsque tu prépares un marathon ?
Christelle Daunay : Les entrainements du marathonien, qu’on soit professionnel ou amateur, sont identiques je dirais. La différence c’est que je m’entraine personnellement 10 à 11 fois par semaine. Le volume est plus important. Mais je garde, tout comme les amateurs, des séances spécifiques pour gagner en vitesse ou du moins la conserver durant cette préparation marathon qui n’est pas que des sorties longues, qui ne concerne pas que des sorties longues ou des footings de X km. Il faut aussi faire des séances de fractionnés courts pour garder cette vitesse de base. Après, il y a aussi des sorties spécifiques, des séances spécifiques où là on travaille un petit peu plus long. La séance type c’est 2 à 3 fois 5.000 m par exemple. Et après, s’incrustent des sorties longues. Personnellement, je vais jusqu’à 35 km. Je ne dépasse pas ce kilométrage. Ce qui fait qu’en rajoutant des footings, 1 à 2 par jour, j’arrive à une moyenne kilométrique de 180 km par semaine pendant ma préparation marathon. Cette préparation marathon dure 8 semaines me concernant puisque comme je m’entraine à longueur d’année, j’arrive avec un travail antérieur, avec de la vitesse, avec un travail spécifique sur les distances inférieures. Ce qui fait que pour moi la préparation spécifique marathon dure 8 semaines et non pas 10 pour ce qui concerne les marathoniens je dirais amateurs puisque des fois pour eux, c’est difficile de s’entrainer à longueur d’année et ils se consacrent spécifiquement à la préparation marathon qui peut durer 10 semaines.
Maxence Rigottier : D’accord. Par exemple, concernant une personne qui court sur 10 km, semi-marathon et qui se dit « demain je souhaite préparer un marathon », combien de temps faut-il pour préparer un marathon ? 3 mois ? 4 mois pour réussir son marathon ?
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Christelle Daunay : Ce qui est important, c’est de pouvoir tout d’abord bien gérer sa vie personnelle, professionnelle et familiale. Se lancer sur le marathon, déjà il faut en avoir envie, ce qui peut être…
Maxence Rigottier : Si c’est une bonne chose…
Christelle Daunay : C’est une épreuve quand même très difficile. Même si des fois on se lance des challenges comme ça « allez viens on va faire un marathon », il ne faut pas le prendre à la légère. Déjà avoir envie, et avoir les moyens de s’entrainer un minimum. Un minimum d’entrainement et de km pour pas souffrir, non seulement pendant le marathon, mais aussi après où la récupération sera très difficile, voir se dégouter de la course à pied si ça a été très dur pendant ce marathon. Pour revenir un peu au nombre d’entrainements, il faut se donner un objectif de ce que la personne est capable de faire, c’est-à-dire 2 fois par semaine, 3 fois par semaine, en alliant la profession, la famille. Il ne faut pas aller courir pour courir où des fois ça augmente la fatigue et c’est préjudiciable pour la suite, on en fait trop et on se dégoute après. Avant le marathon, c’est-à-dire avant les 10 semaines, je dirais qu’il faut courir 2 à 3 fois par semaine, c’est très bien. Le plus régulièrement possible parce que c’est la régularité qui fera que le sportif, l’athlète sera de mieux en mieux, et si on arrête 1 semaine ou 2, on revient à 0, donc il faut repartir. La progression sera en dents de scie. C’est vrai que plus la régularité se fait à longueur d’année, plus le marathon sera accessible. Après, dans les 10 semaines, là si la personne veut vraiment s’investir pour réussir un objectif, il faut essayer d’augmenter le nombre de fois, 3 à 4 fois ce serait bien pour cette préparation marathon pour atteindre son objectif, quel qu’il soit. Que ce soit de finir ou de courir en 4 heures, pour bien courir, dans de bonnes conditions et bien récupérer après.
Maxence Rigottier : D’accord. Pour résumer, l’idéal est de s’entrainer au moins 3 fois par semaine pendant 10 semaines pour préparer au mieux son marathon.
Christelle Daunay : Voilà. Je pense que c’est vraiment le minimum. Après, si la personne peut en faire plus, tant mieux, mais 3 fois en alliant la vie professionnelle, ce qui n’est pas toujours simple, et la vie de famille, je pense que ça peut être bien. Après, c’est sur que l’athlète fera pas 2h24 au marathon, mais il peut réaliser ses objectifs sans souci.
Maxence Rigottier : D’accord. Également, lorsque l’on pratique le marathon, il y a souvent un problème qui est assez difficile à gérer, c’est ce qu’on appelle le mur au 30ème-35ème km. As-tu déjà ressenti le mur où on ne peut plus courir, on commence à avoir des crampes ? Et si oui, comment fait-on pour repousser ses limites et ne pas abandonner ?
Christelle Daunay : En effet, quand on parle marathon, on parle souvent du mur, du 30ème, du 35ème. Tout le monde en a peur et l’attend avec crainte lors de son 1er marathon.
Maxence Rigottier : Exactement.
Christelle Daunay : Ce qui ne fut pas mon cas puisqu’à ce jour j’ai couru 8 marathons et je ne l’ai jamais connu. Ce mur, c’est une baisse de régime où l’organisme est épuisé et n’a plus les réserves pour avancer. C’est ce qui contribue à la marche, ou comme vous dites des crampes, et on est contraint à marcher jusqu’au bout ou à reprendre un petit footing, mais vraiment très lent puisque l’arrêt a été quasi fatal. Personnellement, je n’ai jamais connu ce problème. Certainement parce que j’étais bien entrainée, je m’étais bien alimentée, bien ravitaillée lors des différents ravitaillements au cours du marathon. Je les fais peut-être dans de bonnes conditions parce que quelques fois la météo très chaude ou très froide peut contraindre aussi à être préjudiciable sur marathon. Je suis toujours partie sur des bases qui étaient les miennes parce que souvent aussi, c’est dû à ce régime en début de course, et l’organisme a puisé dans les dernières réserves avant ce 30ème ou 35ème km, et du coup il n’y en a plus pour les derniers km. Il faut essayer d’apprendre à gérer ce marathon et cette course qui est très dure. Je dirais aux marathoniens qui vont faire leur 1er marathon de prévoir l’allure qu’ils ont mis en place durant leur entrainement. La garder malgré l’euphorie et malgré l’envie de faire bien et le fait qu’on ait les jambes légères au départ. On a toujours envie d’aller plus vite, mais il faut surtout garder des forces pour après le 30ème parce que la ligne n’est qu’au 42ème km.
Maxence Rigottier : Exactement. Toujours essayer de garder l’allure qu’on s’est fixé au départ. Et si on a malheureusement ce mur du marathon, plus on l’aura tard, et plus ce sera facile pour arriver et franchir la ligne du 1er marathon ou de tous les marathons que l’on va effectuer. Et concernant tous les débutants qui nous écoutent, quel message voudrais-tu faire passer pour les personnes qui souhaitent se lancer dans la course à pied dès demain ? Quels sont les 3 conseils que tu donnerais à un débutant qui souhaite se lancer dans la course à pied dès demain ?
Christelle Daunay : Déjà, je leur souhaite la bienvenue dans la course à pied qui est un sport formidable où on peut faire de très belles rencontres et qui est facile à faire puisqu’on chausse une paire de baskets et on peut courir partout. Donc déjà, je leur souhaite la bienvenue. Aussi, de prendre son temps dans la progression de leurs objectifs, dans le sens où souvent ce sont les vacances. Ou la personne par exemple a décidé d’arrêter de fumer et se lance à fond dans la course à pied quitte à aller courir tous les jours ou presque la 1ère semaine, et au final à la fin de cette 1ère semaine, elle en a trop fait et elle est fatiguée, elle arrête 3 semaines et n’a plus envie de courir. Il faut vraiment mettre une progression tranquillement au départ, parce que les effets de la course à pied, le bien-être, le fait d’être moins essoufflé, d’être moins fatigué, ça va venir progressivement avec le temps, ça ne vient pas du jour au lendemain. Pourquoi pas alterner marche et course au départ, suivant le niveau de chacun et d’inclure progressivement de la course et au final ne faire que courir au bout de quelques semaines. Je dirais de ne pas en faire trop d’un coup pour ne pas se dégouter et pouvoir continuer cette progression tranquillement, qui amènera au plaisir de courir sans difficulté et de prendre un grand plaisir à courir. Deuxièmement, c’est, pourquoi pas, si c’est possible pour la personne, de courir en groupe parce qu’il y a toujours une émulation. C’est toujours sympa de courir en groupe, on se donne des rendez-vous. Il y a toujours une émulation. Le côté groupe, il y a toujours eu une progression aussi, donc c’est toujours intéressant. Il y a une progression de groupe, mais il faut aussi garder sa propre allure. Il faut aménager ce temps de vie commune avec un moment où on démarre tous ensemble et on est contents de faire l’entrainement ensemble, et après chacun trouve sa propre allure pour ne pas être en sur régime. Courir en groupe, je pense que c’est un bon moyen. Il y a toujours un club près de chez soi pour y aller. Le troisième conseil, c’est de garder un côté ludique dans la course à pied. Il y a toujours les footings bien sûr qui font progresser et puis se mettre des petites séances pour éviter la monotonie, alors des séances de côte, des séances de fractionnés courts. Ne pas rester toujours sur des footings tout simples, même s’ils font progresser, mais se mettre des petits challenges de temps en temps et se faire des petites séances, et elles feront progresser de toute façon ces petites séances. Pas forcément sur piste, mais il y a toujours une forêt ou un petit parc, où vous faites un tour vite, un tour lent. Ce côté ludique est intéressant pour la progression.
Maxence Rigottier : D’accord. Pour résumer, 1. alterner marche et course pour reprendre en douceur, 2. être dans une communauté ou en groupe ou en club pour toujours garder cette motivation, et 3. varier vos séances, vos exercices pour toujours avoir ce côté ludique et apprécier la course à pied.
Christelle Daunay : Voilà.
Maxence Rigottier : Et concernant les stages que tu fais en course à pied, quel est pour toi l’importance des stages dans ta progression dans la course à pied ?
Christelle Daunay : Comme je le disais tout à l’heure, en introduction, c’est que j’ai la chance d’être athlète de haut niveau et donc je consacre mon temps à la course à pied, et la différence avec ma vie antérieure de kiné, ma profession de kiné, j’ai pu rajouter des stages, donc partir plus souvent à l’extérieur. Ce qui est intéressant dans les stages c’est, quand on part à plusieurs puisqu’un stage peut être collectif, c’est d’avoir une émulation comme je disais pour les coureurs amateurs. De courir en groupe, c’est toujours… il y a une émulation, c’est sympa, on est contents de se retrouver. Ça casse la monotonie de s’entrainer seul. On retrouve des athlètes de notre niveau, ça permet de nous faire progresser, d’échanger aussi sur les conseils, sur la progression, l’entrainement, c’est intéressant. Après, il y a ce côté changer de lieu. On s’entraine à longueur d’année au même endroit, et ça permet d’aérer, de courir à la montagne, à la mer, ou en altitude pour ceux qui sont adeptes de l’altitude. Il y a ce côté changer d’air comme on dit pour progresser aussi. La dernière chose dans ces stages, on consacre encore plus de temps à la course à pied, dans le sens où on est pris en charge à 100%, on est dans des structures où on ne fait pas à manger, où on court, on dort, on mange, on se détend, alors que chez soi on a toujours…
Maxence Rigottier : C’est parfait pour rester.
Christelle Daunay : Ça fait du bien de temps en temps. Peut-être pas tout le temps parce qu’à la maison on a toujours de l’administratif, des rendez-vous à gauche et à droite, et des fois il y a des moments, par exemple près des JO, c’est vrai qu’il vaut mieux se consacrer à son entrainement plutôt qu’à de l’administratif ou d’avoir des rendez-vous à droite et à gauche. On se consacre à 100%. Mais il ne faut pas le faire tout le temps parce qu’après être à 100% dans la course à pied, il faut aussi s’évader et pouvoir garder un contact avec la société parce que bon le monde de la course à pied c’est un petit milieu. C’est bien aussi de prendre les conseils et d’avoir de l’entourage autre que des athlètes. De l’entourage qui vous fait oublier un peu la course à pied.
Maxence Rigottier : Exactement. Et du coup, pour finir sur une dernière question, quelle est ton alimentation les 2 ou 3 jours avant le départ d’un marathon ? Et quelle est aussi ton alimentation 1 ou 2 jours après la course ? Qu’est-ce que tu manges concrètement ?
Christelle Daunay : C’est vrai que l’alimentation pour le marathon est importante. Les 2 ou 3 jours avant le marathon, il faut augmenter les sucres lents pour faire les réserves pour avoir assez d’énergie pour le jour du marathon. Par exemple, si le marathon est le dimanche matin, jusqu’au samedi midi, il faut charger, donc il faut manger plus de féculents que d’habitude. Après, il faut aussi éviter, suivant l’organisme, suivant chacun, on est tous différents, mais j’évite les laitages, j’évite les fruits et les légumes crus pour éviter les désagréments intestinaux pendant la course qui peuvent arriver régulièrement. Si les personnes peuvent les supporter, il ne faut pas les négliger non plus, mais je sais que je préfère les éviter pour ne pas avoir ces problèmes intestinaux pendant la course. Le samedi soir, je mange normalement, c’est-à-dire que je mange des sucres lents bien sûr, de la viande blanche ou du poisson, mais je ne me gave pas parce que les réserves sont faites. Il faut manger raisonnablement parce qu’après on risque de perturber la digestion. On aura trop mangé, le marathon est de bonne heure, donc on se lève de bonne heure, on a envie de se coucher tôt, et se coucher tôt ça veut dire dormir sur la digestion, et si on a trop mangé on ne va pas dormir de la nuit, on va cogiter et ça sera une nuit blanche avant le marathon. Donc il faut manger, mais les réserves sont faites, il n’y a pas besoin de surcharger le soir. Le matin, je mange un gâteau énergétique avec un petit café. Sachant qu’une alimentation normale avec du pain, beurre, confiture, miel est tout à fait possible, en évitant les jus de fruit quand même, les fruits crus et les laitages pour éviter, comme je le disais tout à l’heure, les problèmes intestinaux. Après la course, l’estomac reprend sa place quelques heures après et on remange des sucres lents pour refaire les réserves, de la viande blanche, du poisson… un petit peu le même repas qu’avant le marathon et le soir ou le lendemain, on peut se faire plaisir quand même en mangeant un bon petit gâteau et des frites, un petit peu de graisses sans problème. Après c’est l’envie qui fait qu’on souhaite manger du gras ou pas, parce que des fois l’estomac est un peu perturbé par ces quelques heures de course et on n’a pas toujours envie de manger.
Maxence Rigottier : D’accord. Pour résumer, du jeudi au samedi tu manges beaucoup plus de féculents et de sucres lents, et le matin même, avant le marathon, tu prends un petit café avec une barre énergétique.
Christelle Daunay : Plutôt un gâteau énergétique, une part de gâteau.
Maxence Rigottier : Un gâteau énergétique. Combien d’heures avant le marathon ? 4 heures ?
Christelle Daunay : 3 heures.
Maxence Rigottier : 3 heures avant le marathon.
Christelle Daunay : Voilà.
Maxence Rigottier : OK. En tout cas, merci d’avoir accepté cette interview. Également, on peut te retrouver sur ton blog le blog de Christelle Daunay où tu évoques un petit peu ta vie de coureur professionnel avec tes différentes expériences dans la course à pied. C’est très intéressant de voir un petit peu ton quotidien.
Christelle Daunay : Tout à fait en effet. J’ai un blog que je tiens à jour et où je donne quelques infos, je partage avec les autres marathoniens ou coureurs sur route ou athlètes tout simplement la passion de la course à pied.
Maxence Rigottier : OK. En tout cas, merci une nouvelle fois. Bon courage pour les Jeux Olympiques de Londres, avec j’espère à la clé une excellente performance. Et je te dis à bientôt.
Christelle Daunay : Très bien. Merci beaucoup pour cette interview et j’espère porter haut les couleurs de l’équipe de France. Au revoir.
Maxence Rigottier : Merci et bon marathon des Jeux Olympiques de Londres.
Christelle Daunay : Merci. Au revoir.
Maxence Rigottier : J’espère que cette interview vous a plu. Partagez-la sur Facebook ou sur Twitter. Dites-moi également dans les commentaires du blog ce que vous avez pensé de cette interview. Cela me fera plaisir de lire votre opinion. Également, vous pouvez me retrouver sur mon blog en tapant dans Google « blog course à pied« . Et j’offre de nouvelles interviews des meilleurs athlètes français, ainsi que de nombreuses vidéos par rapport à la course à pied, que ce soit de niveau débutant, intermédiaire, ou confirmé.
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Et-vous, qu’est-ce que vous mangez les 2 ou 3 jours avant le début de votre marathon ? Laissez-moi votre expérience dans les commentaires du blog juste en dessous. ;)
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Super interview! Je l’écoute un peu tard, mais je viens de découvrir votre blog: une mine d’or d’interviews pour apprendre des meilleurs!
Salut Maxence
Alors je cours acheter de la farine et du miel, je fais ce fameux gâteaux, et je cours 10 km en une demi-heure lol
Je vais quand même essayer de le faire ce gâteau, comme ça, pour voir
PS: Ici l’entrainement continu, course, fractionné, muscu… je cours 13km en 1h15 c’est bon ça :)
@+
Salut Stephane,
Je te rassure, tu n’es pas obligé de manger ce gâteau pour courir vite. ;)
C’est bien si la progression ait lieu petit à petit. ;)
A très vite pour la suite des évènements.
J’ai encore un peu de boulot … ;)
Salut Arnaud,
Courage, si tu cours un peu chaque jour, tu arriveras un jour à courir
un marathon. ;) C’est juste une question d’entraînement.
Merci pour l’interview que j’ai beaucoup apprécié. On retrouve une nouvelle fois les mêmes ingrédients. Le mental et y aller progressivement.
Une de mes profs va faire le Marathon d’Osaka avec un entrainement d’une heure par semaine. Je l’ai mis en garde et cette interview me confirme que cela a de grandes chances de mal se passer par manque de préparation. C’est une course difficile, ce n’est pas comme un 10 km où on s’en sort toujours même en étant très débutant.
Cela me donne envie de préparer aussi le marathon mais en me préparant bien et en ne faisant pas n’importe quoi.
A+ et merci pour tous les conseils.
Salut Jonathan,
Concernant ta prof pour le marathon d’Osaka, je pense que cela va être très dur
pour qu’elle de finisse son marathon. :(
Si elle fait juste 1 heure de jogging par semainee, j’hallucine si elle va au bout
du marathon car les crampes vont être présente vers le 20-25ème kilomètre. :(
A très vite.