Au cours de cette interview, l’éducateur sportif Jean François GIL vous explique en détail jour par jour le déroulement d’un stage de course à pied. Jean-François est travailleur indépendant et s’occupe des stages de course à pied chez Sport Azur.
Au dessus de ce message, vous n’avez qu’à cliquer sur le bouton « play » du lecteur Audio pour écouter l’interview, il se peut que le lecteur mette quelques secondes avant d’apparaître.
Vous pouvez l’écouter directement sur le blog en cliquant sur le bouton « play » ou le télécharger en cliquant sur « télécharger » ou en faisant un clic droit ici puis « enregistrer le lien sous…. »
Maxence Rigottier : Bonjour à tous ! C’est Maxence Rigottier du blog course-à-pied.com. Aujourd’hui je suis avec Jean-François Gil, si vous ne connaissez pas Jean-François Gil c’est un ancien triathlète, tu as fait plus de cent cinquante triathlons, dix Ironman, tu es également éducateur sportif, maître-nageur sauveteur, préparateur physique et également, tu t’occupes des stages chez Sport Azur. Donc je vais laisser Jean-François se présenter et ensuite tu nous expliques un petit peu comment se déroule une semaine type d’un stage de course à pied. Salut Jean-François !
Jean-François Gil : Salut ! Donc bon tu l’as dit : Jean-François Gil. Je suis éducateur sportif, j’ai un brevet d’état également de triathlon, maître nageur, je suis également instructeur-formateur en marche nordique. Donc, le sport en fait gère ma vie puisque je suis travailleur indépendant dans ces métiers-là, et puis j’encadre des stages Sport Azur depuis, on va dire, 2009, du côté de Hyères et puis un peu partout où Sport Azur organise leurs stages. J’encadre des stages vélo, course à pied et triathlon de Février jusqu’à pratiquement, on va dire, mi Mai. Et puis des semaines en plus qui viennent se rajouter notamment, par exemple, dix jours qui se déroulent en Guadeloupe, où essentiellement j’encadre un stage de découverte-initiation au trail.
Maxence Rigottier : D’accord. Donc est-ce que tu peux un petit peu nous expliquer comment se déroule une journée type d’un stage de course à pied ? Pour toutes les personnes qui sont soit débutantes, soit qui ont un niveau intermédiaire ou confirmé, et qui n’ont jamais fait de stage de course à pied, et qui se posent un peu la question : qu’est-ce que l’on peut bien faire pendant quasiment une semaine, voire une semaine, et quelles sont les activités annexes ? Quels sont les entraînements ? Quelle est la plus-value d’un stage de course à pied ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu en détails, jour par jour, comment se déroule un stage de course à pied ?
Jean-François Gil : Oui bien sûr. Alors la particularité en fait des stages Sport Azur, c’est qu’ils se déroulent sur un magnifique site qui se trouve à Hyères, et qui est l’hôtel Plein-Sud, où on a des structures très intéressantes déjà, notamment une piscine, ou alors un bassin 50 mètres qui n’est pas très loin. On est de suite en bord de mer pour courir, et puis on a un choix de parcours idéal pour pratiquer la course à pied. Donc ça c’est le premier point. Le deuxième point c’est que Sport Azur quand ils organisent leurs stages, ils s’occupent également des accompagnants. Donc si un stagiaire arrive avec un accompagnant, un conjoint qui ne court pas ou qui ne pratique pas de sport, tout est mis en œuvre pour que pendant que l’un s’entraîne, on s’occupe également du conjoint, et ça c’est quand même très important pour pratiquer sa passion et puis quand même un petit peu la partager avec une activité pour le conjoint qui n’est pas trop sportif. Donc ça c’est des éléments importants.
Le stage débute le samedi soir avec un accueil accompagné d’un apéritif, un pot d’accueil. Le but c’est de déjà commencer à bien connaître les stagiaires, par ce biais-là on leur propose de remplir une fiche d’évaluation de diagnostique, c’est-à-dire on va leur demander quel est leur passé sportif, est-ce que ce sont des débutants, est-ce que ce sont des coureurs confirmés, est-ce que ce sont des coureurs qui étaient à un bon niveau et qui ont repris l’activité, ça c’est important de prendre tout ça en compte. Est-ce qu’il y a des objectifs et surtout, qu’est-ce qu’ils ont envie de découvrir, et puis essayer surtout de répondre à toutes les questions qu’ils se posent souvent, avant tout pour essayer de progresser, mais à Sport Azur, et notamment avec moi, on écarte jamais la notion de plaisir, ça c’est très important. Une fois qu’ils ont rempli leur fiche de diagnostique, je leur explique que c’est leur stage et que par rapport à ça, c’est pas le mien de stage, c’est le leur, et que le stage va être composé par rapport à leur demande. Il y en a vraiment pour tout le monde. Et puis évidemment, on propose très rapidement de faire un test VMA, soit le VAMEVAL pour les spécialistes, ceux qui connaissent, sur piste d’athlétisme qui se trouve juste à côté de notre site d’accueil pour permettre d’établir le niveau à l’instant T du coureur qui vient faire son stage. Si on rentre un petit peu plus dans les détails, le dimanche matin c’est le premier footing. Il faudra voir que c’est un footing qui permet d’en profiter pour voir les niveaux du groupe. C’est entre 1 heure et 1 heure 30 selon les niveaux. Il est arrivé que certaines personnes ne fassent que 40 minutes ou que 45 minutes. Ça dépend des attentes, on reçoit des coureurs à pied qui veulent vraiment découvrir, qui ne courent que 30 minutes tous les deux-trois jours, donc il faut s’adapter à tous les niveaux, à la demande. Il faut savoir que sur les stages on s’entraîne deux fois par jour : le matin et puis souvent une séance qui se déroule l’après-midi, entre 16 heures-17heures, 17 heures 30 voire un petit peu plus tard jusqu’à 18 heures. Bien évidemment les séances dans la journée, et sur les jours qui vont arriver, sont proposées en fonction des capacités de chacun, et surtout de ne pas rentrer dans un épuisement. Un stage comme ça de course à pied c’est dur, s’entraîner deux fois par jour c’est pas le quotidien de tous les coureurs à pied et surtout des stagiaires, donc il faut faire ça avec prudence et proposer des choses qui soient cohérentes, c’est-à-dire qu’on ne va pas proposer deux sections de fractionnés bien évidemment dans la même journée. Souvent c’est une séance de travail spécifique alliée le soir avec du travail technique, avec des circuits training, beaucoup d’éducatif course à pied puisque je me rends compte au fil des années que ce qui pèse beaucoup au niveau des stagiaires c’est la technique course à pied. Donc profiter de leur proposer du travail, des exercices qu’ils pourront reproduire évidemment chez eux ou même dans leurs clubs. Donc voila. Puis après la semaine, donc le lundi matin c’est ce fameux…
Maxence Rigottier : Donc pour résumer le week-end avant de partir sur le lundi. Donc le samedi les personnes arrivent, ils remplissent un petit document pour savoir un petit peu le niveau de chacun et ensuite il y a un test de VMA.
Jean-François Gil : Tout à fait.
Maxence Rigottier : Et le dimanche matin, premier footing qui a lieu vers quelle heure ? 9 heures ? 10 heures du matin ?
Jean-François Gil : Oui c’est ça. En général le rendez-vous est compris entre 9 heures et 9 heures et demie. Chez Sport Azur on se lève tôt puisqu’on a aussi souvent en parallèle des stages vélo, donc on se lève tôt puisqu’on déjeune à 7 heures du matin, ce qui permet aux coureurs à pied de courir pratiquement deux heures et demie voire trois après, ce qui est tout à fait cohérent par rapport à la course à pied. Le test VMA se fait le lundi matin.
Maxence Rigottier : Le lundi matin d’accord.
Jean-François Gil : Dans la soirée ils ont très rapidement leur tableau d’allures en pourcentage de VMA, ce qui va permettre après de leur expliquer comment travailler beaucoup plus ciblé, donc le test VMA c’est toujours un peu des inquiétudes, c’est toujours un petit peu aller dans l’inconnu mais très rapidement les stagiaires se rendent compte de l’utilité de cet outil-là qui permet effectivement de s’entrainer beaucoup plus sérieusement et beaucoup plus ciblé surtout. Par expérience on se rend compte que par exemple en footing, ce qu’on appelle en endurance fondamentale, j’ai, on va dire, 95% des stagiaires qui font leur footing beaucoup trop vite, leur partie endurance beaucoup trop vite, par rapport à l’allure à laquelle il devrait le faire pour que ça soit efficace. Voila c’est un petit exemple.
Maxence Rigottier : C’est-à-dire par exemple si on a une VMA de 20 Km/h, à quelle allure doit être le footing ? 12, 13 ?
Jean-François Gil : Une VMA de 20 km/h c’est déjà un très très bon athlète. J’en ai eu quelques uns qui sont venus faire un stage. Effectivement un footing on va dire qu’il va falloir se placer en-dessous de 78-80% de sa VMA. Donc pour quelqu’un qui a une VMA à 18, il va falloir qu’il coure en-dessous de 13-14 à l’heure, j’ai pas le calcul précis en tête. Pour les athlètes qui ont des grosses VMA, en général ce sont les athlètes qui ont déjà compris que le footing ne se fait pas obligatoirement très vite. La grosse difficulté c’est effectivement pour faire prendre conscience aux débutants que c’est beaucoup plus lent que par rapport à ce qu’ils courent, et voire même apprendre dans un premier temps à marcher pour justement respecter un petit peu les consignes pour être vraiment dans ce foncier qui est primordial et important dans tous les sports, pour attirer après des qualités beaucoup plus précises en pratiquant du fractionné.
Maxence Rigottier : Exactement. Alors lundi matin le test de VMA et ensuite lundi après-midi première séance de course à pied ou footing rythmé ?
Jean-François Gil : Alors test de VMA le lundi matin, donc souvent les gens se sont un petit peu rentrés dedans puisqu’il faut aller à sa Vitesse Maximale Aérobie. Le soir c’est un petit footing très léger et tranquille allié avec du travail d’éducatif course à pied, donc là aussi je trouve qu’il y a beaucoup de lacunes aussi là-dessus, et faire prendre conscience aux gens que souvent ils manquent beaucoup de dynamisme. Ce dynamisme on arrive à l’acquérir justement en faisant tout ce travail technique qui est primordial pour améliorer sa foulée quoi. Voila un petit peu déjà pour le lundi. Le mardi matin on va établir une séance, chacun arrive avec son tableau VMA, et puis j’explique comment fonctionne ce tableau, les pourcentages d’allure, pourquoi travailler telle allure, à quoi ça sert, qu’est-ce qu’on développe, etc. Donc là il y a une explication qui dure un certain temps, justement pour que les gens comprennent bien l’utilité de ce tableau, et puis à partir de là, on peut faire une séance. Alors souvent je propose une séance courte, par exemple des 200 voire des 300 mètres, des séries, comment on les fait, comment on les gère, etc. Ce qui permet vraiment l’utilisation du tableau, et qu’ils repartent avec le sentiment d’avoir compris à quoi sert ce tableau. Ça c’est important. Le mardi soir c’est souvent, puisqu’on a fait une séance de VMA, donc une séance un peu dure on va dire, le soir ça va être un petit footing plus ou moins long selon les niveaux. Toujours lié bien évidemment avec du stretching, des étirements. Voila un petit peu pour la journée du mardi.
Le mercredi en général c’est journée repos, repos complet. Alors là Sport Azur organise souvent une sortie en commun avec les cyclistes et les coureurs à pied. Donc c’est souvent on part sur l’île de Porquerolles, c’est une journée détente avec les conjoints. Une journée très sympathique qui permet un petit peu de récupérer aussi.
Et puis le jeudi on réattaque. Depuis 2 ans je propose, pour ceux qui veulent, mais en général c’est à l’unanimité, tout le monde est d’accord, une initiation et découverte du trail. Il y a un site exceptionnel qui est la presqu’île de Giens, ou alors un parcours un petit peu trail sur les sentiers du littoral, tout le long de la côte vers le fort de Brégançon, avec des sites exceptionnels et magnifiques. Et puis là les gens découvrent un peu, pour certains, le sport de pleine nature qui a de plus en plus de succès. Donc jeudi matin c’est un parcours…
Maxence Rigottier : Initiation trail.
Jean-François Gil : Voila, mais difficulté minimale. C’est-à-dire que je ne veux pas non plus que les gens qui participent se fassent mal etc. Souvent ça dure 1 heure 30, donc c’est pas excessivement long non plus mais on en prend plein les yeux parce que c’est magnifique, ça c’est important aussi, j’écarte jamais la notion de plaisir, mais aussi on découvre un effort différent qui est l’effort du trail et tout le bonheur que ça peut apporter. Voila, jeudi soir c’est pareil. J’ai, au choix, soit c’est séance technique avec circuit training, ou je leur montre aussi tout ce qu’on pratiquer en PPG, en Préparation Physique Générale, donc tout ce qui est renforcement musculaire, comment bien le faire, ça c’est important aussi : abdos, fessiers, faire travailler ses quadri et son gainage qui est primordial pour la course à pied, notamment pour le trail. Souvent le jeudi soir c’est une séance très ludique, soit qui se fait à l’extérieur quand le temps le permet, mais enfin à Hyères on a souvent du soleil. On a la possibilité aussi de le faire en salle. Souvent cette séance-là du jeudi soir se termine avec du stretching.
Maxence Rigottier : D’accord. Le jeudi après-midi c’est plus consacré aux techniques de la course à pied, c’est-à-dire soit la PPG, le gainage, tout l’aspect technique.
Jean-François Gil : Voila ça porte bien son nom. Se renforcer musculairement pourquoi ? Pour pouvoir après encaisser des charges plus élevées et plus importantes vers des objectifs futurs à 3-4 mois par exemple. C’est ce que je fais pratiquer aux athlètes dont je m’occupe en tant que travailleur indépendant puisque j’entraine des gens individuellement. Et c’est vrai que la partie hivernale pour moi aujourd’hui est une grande partie préparation physique, renforcement musculaire. C’est devenu pour moi très important. D’abord on se rend compte qu’après les gens se blessent beaucoup moins, et puis j’ai constaté des progrès significatifs par rapport à ça au niveau de la performance également. Donc ça c’était le petit aparté. Il nous restera le vendredi.
Alors le vendredi, c’est la dernière journée donc il faut profiter, et puis là j’emmène mon groupe en bord de mer faire un long footing sur le sentier du littoral, qui est à moitié footing, et en même temps c’est vallonné, qui ressemble un peu à du trail. On en prend plein les yeux puisqu’on se dirige vers le fort de Brégançon. Et là c’est un peu chacun, évidemment ils sont encadrés, mais je veux dire en volume, chacun va faire selon l’état de fatigue qu’il va y avoir en fin de semaine. Ça c’est important, ça peut aller de 1h15 jusqu’à voire 2h pour certains, sachant que je les oblige à amener un petit ravitaillement au niveau boisson avec une gourde, ou un petit réservoir d’eau sur le dos. C’est un petit peu la clôture du stage. Ce qui est très important le vendredi après-midi, c’est qu’à ce moment-là je leur délivre aussi des documents avec des axes de progrès, des documents sur la nutrition, sur le renforcement musculaire, sur le stretching, un petit peu des tableaux détaillés sur les allures pour progresser, et puis je prends mes clients individuellement pour faire un bilan, ce que j’appelle un bilan global en fait, un bilan de fin de stage, les derniers points, les dernières questions, et ça c’est important. Le contact individuel après de chaque individu pour que vraiment ils partent avec des billes, des axes de progrès. Ça c’est primordial. Des fois, quelques fois le vendredi soir, on fait une petite séance de footing allié avec de la relaxation.
Maxence Rigottier : D’accord. C’est le vendredi soir qu’ensuite les différents coureurs ont terminé le stage ?
Jean-François Gil : Oui…
Maxence Rigottier : Ou c’est le samedi matin que les différentes personnes partent ?
Jean-François Gil : Alors ce qui est assez sympa c’est que le vendredi soir, après le repas, il y a une réunion de fin de stage qui se déroule organisée par Sport Azur. Donc là où on va réunir tous les athlètes, donc les athlètes cyclistes, et les coureurs à pied, parce que bien souvent les stages se déroulent en même temps.
Maxence Rigottier : D’accord.
Jean-François Gil : Et puis il y a une petite présentation sur la semaine qui s’est faite avec beaucoup de photos, et puis l’originalité en fait c’est qu’on fait un petit diplôme au stagiaire en souvenir de son stage chez Sport Azur. Le départ après bien évidemment se fait le samedi matin pour regagner chacun sa ville et son département.
Maxence Rigottier : D’accord. Pour revenir sur le stage de course à pied, entre les deux séances quotidiennes qu’est-ce qu’ils se passent ? Il y a également des ateliers techniques pour parler un petit peu de technique course à pied ? il y a des activités annexes comme, je dis n’importe quoi, jouer à la pétanque ou se détendre ? Comment ça se passe exactement ?
Jean-François Gil : Alors souvent entre les deux séances les coureurs à pied on termine un petit peu aux alentours de midi, chacun après prend sa douche, etc., et on se retrouve toujours au repas aux alentours de 13h. Et puis après le repas, après un bon café, il y a deux sortes de possibilité : la première, la plupart on va dire, qu’ils vont faire une petite sieste, c’est ce que je recommande pour récupérer, pas très longue non plus parce qu’il faut aussi pouvoir dormir le soir. Donc une petite sieste pour certains, et voire rejoindre leurs conjoints pour les autres, et profiter d’aller visiter. On propose aux gens des endroits à aller visiter jusqu’à la séance du soir. Il y a possibilité aussi de pouvoir se faire masser, donc ça c’est intéressant, on a sur le site de Hyères un institut qui propose des massages sportifs. Alors j’ai testé pour vous, parce qu’avant de le proposer, je voulais voir ce que c’était. Ce sont des gens très compétents qui proposent des massages sur tout le corps et notamment au niveau des jambes pour récupérer. Après effectivement il y a tout ce que propose l’hôtel en activité journée. Il y a des animations, et l’on peut gratuitement bien évidemment participer à ces animations-là.
Maxence Rigottier : D’accord. Et également concernant les personnes, les conjoints qui ne font pas vraiment de course à pied et qui rejoignent une semaine de course à pied, quelles sont les différentes activités pour occuper ces personnes-là pendant que leur femme ou leur mari est en train de courir ?
Jean-François Gil : Alors Sport Azur effectivement met en place des activités sur la partie matinale, c’est-à-dire de 9h du matin jusqu’à 12h-12h30. Il y a une charmante éducatrice sportive qui connait très bien le patrimoine local, qui s’appelle Marianne et qui prend en charge les conjoints, et qui va bien évidemment leur proposer par rapport à leurs envies, ça chez nous c’est très important , c’est primordial. Il peut y avoir effectivement de la marche nordique qui est proposée, de l’aquagym un petit peu aussi, on peut leur proposer d’aller faire le marché, d’aller visiter aux alentours d’Hyères, la montée de au Mont Faron, et les accompagnantes effectivement, ou les accompagnants, sont pris en charge de 9h du matin jusqu’à midi et demie, jusqu’à ce que les coureurs à pied aient fini leurs activités. Ils ne sont pas pris en charge l’après-midi parce que souvent l’après-midi les coureurs à pied rejoignent leur conjoint et eux font après individuellement. Il n’y a que la séance de soirée qui dure entre 1h-1h30, là où effectivement les conjoints viennent voir un petit peu ce qui se passe. C’est quand même assez sympa.
Maxence Rigottier : Et concernant la taille des groupes pour le stage c’est seulement un groupe ? C’est deux groupes ? Trois groupes ? Comment ça se déroule par rapport au niveau des uns et des autres ?
Jean-François Gil : Alors c’est un seul groupe, maxi 12 personnes. C’est-à-dire que Sport Azur et moi-même ne prenons pas plus de 12 personnes, ce qui permet en fait de pouvoir maitriser le groupe, et puis surtout que les conseils que je vais leur donner soient quand même assez individualisés. Si on a de trop grands groupes on va s’occuper de personne…de tout le monde pardon, et la difficulté selon ce que l’on propose c’est effectivement d’arriver à gérer tout le monde. Quand les niveaux sont différents, en fait il y a souvent des niveaux différents, c’est à moi de m’adapter en fonction de cela mais on s’est rendu compte avec l’expérience que ça nous pose jamais de problème. Souvent parce que soit j’entraine sur le même endroit, donc j’arrive à maitriser les allures de chacun et puis il n’y a pas trop de soucis. Le seul petit problème à la limite ça pourrait être les footings quand ça devient un peu plus long, mais là soit chacun comprend un petit peu le niveau de chacun, des autres et puis en général ça se passe très bien sans problème. Pour vous dire j’ai eu en exemple en stage un gars qui faisait moins de 2h 40 minutes sur un marathon et qui s’est trouvé avec une stagiaire qui n’avait jamais couru de sa vie, c’était la première fois qu’elle courrait de sa vie, et puis le stage s’est super bien déroulé parce que chacun a été très compréhensif, et puis surtout chacun a bénéficié de l’encadrement qu’il méritait par rapport à son niveau.
Maxence Rigottier : D’accord. C’est un cadre convivial, sympathique où personne n’a un esprit ultra-compétitif, en souhaitant vraiment augmenter ces performances tout en snobant les autres ?
Jean-François Gil : Oui voila alors c’est vrai que c’est très…et c’est ce qui m’a surpris, on se fait toujours un peu de souci quand on a un gars qui…j’ai eu une championne de France de cross vétéran qui est venu en stage, et là pareil il y avait des débutantes avec, et puis on se rend compte en fait que plus les gens courent vite plus ils sont sympas (rires).
Maxence Rigottier : (Rires) Donc ça c’est bien.
Jean-François Gil : Ils connaissent leur niveau et puis ils sont toujours à même, je crois c’est beaucoup la solidarité qui va jouer, on voit souvent même sur des footings très longs, ils font demi-tour, ils viennent récupérer les derniers, ils les encouragent, etc. Et vraiment ça se passe très bien, je crois que je n’ai jamais eu un stage qui s’est mal passé par rapport à ce niveau-là bien qu’évidemment l’athlète qui vient et qui court très vite, il a besoin aussi de pistes, de voies, de découvrir des choses, parce que sinon il ne viendra plus faire le stage. C’est à moi de m’efforcer qu’il soit comblé de son stage. Donc évidemment quand on va faire une séance VMA ou quand on va faire un trail, je vais m’arranger sur le fait que je vais lui en donner beaucoup plus par rapport à son niveau, il faut aussi qu’il parte content de son stage, puis qu’il n’ait pas l’impression de n’avoir fait que du footing toute la semaine et qu’il n’ait rien appris.
Maxence Rigottier : Egalement au cours du stage, est-ce que l’aspect diététique-nutrition est entendu ? Est-ce que vous en parlez un petit peu ou pas du tout ?
Jean-François Gil : Oui, tout à fait. Alors effectivement, pour moi c’est très important pour bien courir c’est aussi de bien manger. Ce sujet-là est abordé mais tout au long de la semaine : qu’est-ce qu’il faut manger, qu’est-ce qu’il faut boire, comment se ravitailler, qu’est-ce qu’on mange avant, pendant, après la course, etc. Les stagiaires partent à la fin de la semaine avec un document assez complet, pour prendre une nutrition équilibrée, c’est-à-dire manger de tout mais en petites quantités, sans exagération, voila avec un petit peu une liste des éléments essentiels pour tout simplement faire du sport mais aussi conserver son capital santé. Ça c’est primordial. Et le sport avec une bonne hygiène de vie je crois que ça va aider à tenir cet objectif-là qui est pour moi important. Donc effectivement, tout au long de la semaine, j’ai des tas et des tas de questions sur la nourriture, sur la diététique : qu’est-ce qu’il faut manger ? Qu’est-ce qu’il ne faut pas manger ? Qu’est-ce qu’il faut boire ? Etc. Après je donne un avis, bien évidemment, un avis qui est basé sur 25 ans d’activité physique et sportive, de triathlon, et puis beaucoup de course à pied aussi, de trail, etc. Je pense que ça c’est aussi important, cette expérience du passé que j’arrive à partager avec tous ces athlètes, et puis ça peut leur donner éventuellement des pistes de découverte, des nouvelles pistes en fait pour essayer de mieux se sentir et puis de courir avec beaucoup de plaisir, parce que quelque part les gens qui viennent nous voir c’est pour surtout arriver à courir avec beaucoup de plaisir, et ça c’est primordial.
Maxence Rigottier : Exactement. Si on a pas la notion de plaisir en courant, on va très vite être écœurés, etc. , et on va vouloir arrêter.
Jean-François Gil : Oui justement j’ai eu par exemple des stagiaires qui arrivaient à saturation comme ça, j’en ai vu en vélo, j’en ai vu en triathlon et puis j’en ai vu en course à pied, des gens qui étaient capables de courir un marathon en 2h 40 minutes, puis qui progressivement sont passés à plus de 3h sans savoir pourquoi et comment. En montant des volumes, en se disant « peut-être que ça va faire revenir mon niveau », et ça c’est des erreurs. Donc des gens qui sont venus chercher de nouvelles pistes en fait, se dire « tiens ce sont des stages course à pied qui sont peut-être un petit peu moins connu », par rapport à ce que je vois, à leur diagnostique, le diagnostique que je leur fais j’essaie de leur trouver des pistes qui vont permettre de retrouver le niveau en fait, ou tout simplement déjà de ne plus perdre par rapport à ce qu’ils étaient en train de perdre. Donc ça c’est très intéressant. Puis ce que j’essaie aussi, et ce que je pense qui est très intéressant, bon je bouscule peut-être un peu des barrières aussi, mais comme j’entraine dans 3 disciplines : le vélo, la course à pied, le triathlon et la natation, ça en fait 4 en fait. A partir de là je joue énormément avec la transversalité de tous ces sports, c’est ce que je vais reprocher un petit peu aux fédérations qui ont souvent des œillères et qui ne veulent pas voir ce qui se fait dans les autres fédérations. Il y a une fédération qui a fait ça, qui est allée voir ce qui se faisait, alors je suis bien au courant parce que j’ai subi un petit peu ce qui s’est passé dans le milieu de la natation, mais on s’est rendu compte que la natation aujourd’hui gagne énormément de médailles, pourquoi ? Parce qu’ils ont tiré un grand coup de pied dans la fourmilière et puis ils ont dit « il y a des méthodes, des choses très intéressantes à prendre dans le vélo, dans la course à pied, dans la préparation physique », et on voit aujourd’hui quel a été le résultat.
Maxence Rigottier : Exactement. Justement je vais rebondir sur tes propos. En tant qu’ancien triathlète quels sont les bienfaits de l’eau pour la course à pied, pour la récupération ? Quels sont vraiment les bienfaits de l’eau ?
Jean-François Gil : Le premier point je dirais c’est qu’il y a l’eau et il y a le vélo aussi (rires). D’abord l’eau et le vélo quelque part ça va un peu être la même chose sauf qu’on rajoutera un point important au niveau du vélo. La natation c’est d’abord, c’est un sport porté. On le sait que la course à pied c’est effectivement un gros problème, malheureusement les coureurs arrêtent à cause de blessures irréversibles. Souvent il faut savoir apprendre à quitter ses baskets et dire « mais il y a d’autres sports à faire » et qui vont peut-être moins m’abimer et avoir la même efficacité. L’eau est un élément extraordinaire. Il est porteur, il est réparateur et malgré tout il y a également aussi, dans l’activité physique de piscine, de la respiration qui se fait grâce à l’eau, qu’on ne va pas faire en course à pied. La pression de l’eau est plus importante que la pression atmosphérique, donc il y a un travail respiratoire, si vous ne savez pas respirer dans l’eau, vous ne pouvez pas nager, donc il y a un travail très intéressant, donc des pistes très intéressantes qui se font dans le milieu aquatique qu’on ne peut pas faire en course à pied mais qui vont apporter énormément à un coureur à pied. Et puis il y a effectivement toute cette récupération dans l’eau qui est très efficace, avec des outils intéressants comme les palmes, comme le pool-Ball pour récupérer d’une séance difficile, et je suis assez convaincu que l’eau est très réparatrice, ce qui permet aussi de travailler d’autres choses, et donc effectivement de développer d’autres qualités en course à pied. C’est aussi un très bon élément en cas de blessures, on peut continuer à s’entrainer dans l’eau, alors il y a plein de moyens : courir dans l’eau, faire de l’aqua-jogging dans l’eau, ou tout simplement nager, sans perdre des qualités physiques qu’on a développées en course à pied, et puis quand la reprise s’effectuera, on aura la crainte de l’athlète c’est souvent de perdre. J’ai été blessé pendant 6 semaines, j’ai perdu, mais grâce à l’eau ou grâce au vélo, on a pas tant perdu. Donc voila effectivement, c’est pas parce que je suis triathlète que je dis ça, mais c’est des bienfaits incroyables, donc je demande souvent à des athlètes que je coach de faire l’effort, parce que souvent les coureurs à pied ils aiment pas trop l’eau, ils ont un petit peu du mal, mais c’est pas très compliqué de prendre une planche, de faire des séries de jambes, peut-être pas la brasse parce qu’effectivement ça sollicite beaucoup les genoux, mais d’utiliser des palmes, vous allez voir que c’est très efficace au niveau de la récupération mais aussi pour le travail musculaire. Donc, oui l’eau c’est très important, à même titre quelque part que le vélo, qui est aussi un sport porté, et le gros avantage du vélo c’est qu’avec des sorties longues, vous pouvez vous permettre de faire 2h30-3h, 3h30-4h de vélo, sur un parcours plat, c’est pas très difficile, et là vous allez acquérir effectivement des qualités d’endurance exceptionnelles que vous pourrez peut-être pas avoir avec des sorties course à pied souvent parce qu’on limite, même en préparation de marathon, on va limiter les sorties courses à pied à 1h45-2h voire maximum 2h15, justement pour se protéger articulairement, pour éviter la blessure. Donc voila, la transversalité, la multi-activité est pour moi sans aucun doute aujourd’hui, une voie de progrès très intéressante, même pour les athlètes de très haut niveau. C’est ce qu’a fait la natation. La natation aujourd’hui ils font de la préparation physique, ils sont à l’extérieur, ils font de la course à pied, ils font du vélo, et puis voila on a vu les résultats, je veux dire il y a pas photo quoi.
Maxence Rigottier : D’accord. Ok, merci une nouvelle fois pour cette interview, de nous avoir expliqué réellement comment se passe une semaine type de course à pied.
Jean-François Gil : Oui, merci à toi de m’avoir sollicité. Voila, si les gens veulent nous rejoindre c’est bien évidemment volontiers. Le point fort des stages Sport Azur je crois, c’est que vous allez avoir affaire à des passionnés. Je suis un grand passionné, quelque soit le niveau, j’ai eu des débutants, j’ai eu des gens qui couraient très vite aussi, et puis comme je dis toujours : la passion on va la partager et puis si je peux apporter un petit peu plus dans son activité principale, dans sa passion, je suis à disposition et souvent Sport Azur le dit « Jeff il est disponible 24h sur 24 » C’est presque vrai, enfin il m’arrive de dormir un petit peu quand même durant les stages(rires). Voila.
Maxence Rigottier : (rires) Ok, merci une nouvelle fois. Je vous invite à aller voir le site Sport Azur où tout est indiqué pour des semaines types de course à pied. Merci de nous avoir un petit peu donné le détail d’un stage de course à pied, souvent différentes personnes se posent des questions : comment ça se passe ? Quels sont les entrainements ? Quel est l’encadrement ? Donc là t’as pu bien nous donner tous les éléments sur beaucoup de questions que se posent beaucoup de coureurs, donc je te remercie une nouvelle fois.
Jean-François Gil : Merci.
Maxence Rigottier : Merci. A bientôt.
Jean-François Gil : A bientôt. Merci. Au revoir.
Maxence Rigottier : J’espère que cette nouvelle interview vous a plu. Partagez-là sur Facebook ou sur Twitter, et également est-ce que vous avez déjà fait un stage de course à pied ? Si oui, quels ont été les avantages ? Et également quels ont été les inconvénients ? Dites-moi dans les commentaires du blog juste en-dessous si vous avez déjà fait un stage de course à pied, et ça me fera très plaisir de lire votre expérience. C’était Maxence Rigottier du blog course-à-pied.com. A bientôt pour de nouvelles interviews, de nouvelles vidéos et de nouveaux projets sur la course à pied.
Et vous ?
Avez-vous déjà fait un stage de course à pied ? Si oui, quels sont les avantages et les inconvénients d’un stage ? Laissez-moi votre expérience dans les commentaires du blog. ;)
Tentez votre chance et gagnez 100€ de bons d'achat sur ma boutique Running