Un nouveau phénomène s’accroît petit à petit en France, c’est de pratiquer le Barefoot (courir pieds nus) ou le Minimalisme (courir avec des chaussures minimalistes). Découvrez la chronique du livre juste en dessous. Cela vous donnera peut-être envie d’essayer ce nouveau mode course à pied.
Je vous invite à regarder cette superbe vidéo faite par Benjamin Dariouch du blog Naturacoach ci-dessus.
Cette vidéo explique parfaitement le concept du coureur minimaliste même si le livre qu’il évoque n’est pas le même par rapport à celui que j’ai chroniqué. ;)
Phrase résumé du livre : “Barefoot & minimalisme – Courir naturel “
« Courir naturel » est une expression récente et en soi paradoxale. Elle recouvre la pratique de la course à pied minimaliste, c’est-à-dire littéralement : équipé de chaussures de course à pied légères et peu structurées dites minimalistes ».
Par Frédéric Brossard et Daniel Dubois, aux éditions Amphora : 140 pages
Courir, tout comme marcher, est une activité innée chez l’être humain. Personne n’apprend au tout-petit à enchaîner de façon naturelle ses niveaux d’évolution motrice. Il se met à quatre pattes, puis à genoux, ensuite il parvient à se mettre en équilibre sur ses deux pieds. La marche humaine est une allure à quatre temps : deux temps d’appui bipodal en alternance avec deux temps d’appui unipodal.
L’homme qui marche est d’abord en appui sur ses deux pieds (appui bipodal), il en décolle un pour le porter vers l’avant et ne repose plus que sur le pied dit postérieur (appui unipodal), il reprend alors un appui inversé sur ses deux pieds, puis décolle le second pour le porter à son tour en avant, et ainsi de suite.
Dans la course à allure rapide, les séquences temporelles sont complètement différentes. Courir, c’est effectuer une alternance d’appuis unipodaux séparés par un temps dit aérien ou de suspension. Le coureur est en appui sur son pied gauche, il se propulse vers l’avant, ses deux pieds sont momentanément sans contact avec le sol, avant que son pied droit ne vienne au contact du sol, avant que son pied droit ne vienne au contact du sol et qu’il renouvelle le mouvement précédent après appui sur cet autre pied.
Quand on parle de courir pieds nus, le terme qui est souvent évoqué est celui du « retour aux sources ». Cette évocation est parfois teintée d’ironie au sens « retour à l’âge des cavernes ».
Le premier problème qui se pose est que l’on va chausser notre enfant, que son corps va organiser croissance « autour » de ses pieds chaussées.
Le second problème est qu’il risque fort de suivre l’exemple de milliers de coureurs à pied, qui n’apprennent jamais à courir. Le constat est accablant, il a été publié par Blaise Dubois, de la Clinique du Coureur du Québec : on apprend à jouer au football ou à skier, mais plus de 80% des coureurs, même licenciés, n’ont jamais été formés à courir au sens profond du terme.
Voilà donc notre homme qui a grandi dans des chaussures, qui a marché comme il a pu : en marchant vite, il a acquis tout seul l’habitude de poser son talon, puis de dérouler le pied pour finir sur la pointe du pied postérieur.
Puis il s’est mis à courir avec des chaussures amorties du talon pour lui permettre d’être performant avec une foulée ample et rapide, mais de la façon la plus anti-physiologique et la moins innée qui soit. Et s’il a croisé en chemin la blessure, on lui a peut-être prescrit le port de semelles correctrices qui n’ont fait que l’éloigner toujours plus de la course naturelle.
Le phénomène certainement le plus caractéristique de la transition à la course pieds nus est le changement radical de la fonction motrice des muscles des membres inférieurs.
Savoir les sentir immédiatement et les accepter quelles qu’elles soient et quel que soit le moment où elles apparaissent.
La musculature surmenée ne se contente pas de le faire sentir (c’est juste le signal d’alarme). Elle n’est plus capable d’assurer mécaniquement son rôle essentiel, et ce sont inévitablement les articulations et les os qui vont absorber cette charge pour laquelle ils ne sont absolument pas conçus : n’oubliez pas que tout le système a été en léthargie quasi complète pendant des années, et ce n’est pas en quelques jours que cela va se rattraper !
Littéralement lever (le pied) et embrasser (le sol).
Il faut concevoir la foulée minimaliste comme une sorte d’inverse de la foulée talon. Cette dernière débute par une pose violente du talon sur le sol avec arrêt transitoire du déplacement vers l’avant. Le coureur minimaliste va, lui venir poser sans choc et dans la continuité du déplacement, le médio-pied. Comme s’il cherchait à embarrasser le sol avec cette partie du pied.
La foulée talon suppose ensuite un déroulé complet du pied et une impulsion forte de l’avant.
Dans une foulée minimaliste, le pied se lève délicatement du sol (lift) par un mouvement qui du genou.
Le kiss (d’un pied) s’effectue au même moment que le lift de l’autre pied. Ce principe n’est pas facile à appréhender, il doit rester un but vers lequel tendre. Il ne faut pas cependant qu’il envahisse les pensées du coureur à chaque foulée. S’il n’y avait qu’une idée à retenir, ce serait celle d’un contact doux avec le sol sous le médio-pied et sans chercher à vouloir atterrir sur la pointe des pieds en procédant par petits sauts.
La pose du pied au sol s’effectue en théorie à l’aplomb du centre de gravité, ou légèrement devant, contrairement à la foulée sur le talon où la jambe tendue va chercher le sol loin devant le corps.
Certains coureurs minimalistes recommandent de ce fait de courir avec le buste droit mais légèrement fléchi vers l’avant, pour aligner sur une même verticale centre de gravité et zone de pose du pied.
Ce n’est cependant pas une obligation et se forcer à se pencher tout en conservant le buste droit est un exercice fastidieux et fatigant pour qui ne serait pas naturel et n’aurait pas développé une ceinture abdominale robuste.
Le regard est porté vers l’avant, les épaules sont souples, les bras fléchis aux coudes restent près du corps et effectuent des mouvements de balancier d’arrière vers l’avant de faible amplitude. Les genoux sont toujours légèrement fléchis au cours du mouvement pour contribuer à l’amortissement naturel. Ce fléchissement des genoux devient rapidement spontané lorsqu’on réduit l’amplitude de sa foulée.
On considère généralement que l’amplitude de la foulée minimaliste est réduite d’un tiers au moins par rapport à la foulée talon. Ceci est dû au fait que la jambe n’est pas lancée tendue vers l’avant avant d’impact.
Cette valeur est évidemment un ordre de grandeur. Mais il est très important dans les premiers temps, de se concentrer sur cette réduction d’amplitude. Facile à surveiller, c’est elle qui va faire la foulée et la posture vont se mettre en place rapidement. Elle va de pair avec une augmentation de la cadence.
Le nombre de 180 foulées par minute s’est imposé dans l’ensemble de la littérature comme une cadence idéale pour une foulée sûr et efficace. Il ne repose sur aucun fondement scientifique, mais il semble confirmé par les retours d’expérience des uns et des autres. Il ne faut pas cependant pas le considérer comme un diktat, mais plutôt comme une valeur cible.
Il faut néanmoins veiller à avoir une cadence supérieure à 170 foulées par minute. Pour s’approprier cette cadence, nous suggérons l’emploi d’un métronome lors des premières sorties d’entraînement, ne serait-ce que pour se donner une idée de cette fréquence idéale.
· 4 séances de 5 minutes
· Espacées chacune d’au moins une journée de repos
· 4 séances de 8 minutes
· Espacées chacune d’au moins une journée de repos
· 4 séances de 12 minutes
· Espacées chacune d’au moins une journée de repos
· 4 séances de 15 minutes
· Espacées chacune d’au moins une journée de repos
· 4 minutes de 20 minutes
· Espacées chacune d’au moins une journée de repos
· 3 séances de 25 minutes
· Espacées chacune d’au moins une journée de repos
· 2 séances de 30 minutes
· Espacées chacune d’au moins une journée de repos
L’importance d’une préparation physique parallèle à la pratique de la course à pied n’est plus à démontrer. Il n’entre pas dans notre propos de reprendre ici l’ensemble des exercices que la littérature propose et que l’on exécutera toujours avec profit, mais d’en identifier une liste réduite plus spécifiquement dédiée au « courir naturel » et destinée à renforcer les chaînes musculo-squelettiques mises en œuvre et à développer la sensibilité et la motricité du pied.
Vous pouvez lire ma chronique du livre « Etirement et renforcement musculaire » de Thierry Waymel et Jacques Choque, publiés aux Editions Amphora.
Vivre pieds nus : il est fortement recommandé, avant même de se lancer dans ses premières foulées, de s’habituer à évoluer pieds nus, à la maison et de manière générale partout où cela est physiquement et socialement possible, de façon à varier les surfaces en contact avec le pied. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un exercice et il est difficile d’en indiquer une durée et une fréquence de pratique en dehors d’un simple « maximum ».
L’objectif est double : habituer le pied à être posé à plat sur le sol, d’une part, lui permettre de retrouver peu à peu sa sensibilité superficielle inhibée par des années de port de chaussettes et de chaussures, d’autre part. Attention, même si cela paraît une évidence : toutes les activités de la vie quotidienne ne peuvent pas forcément être réalisées sans protection du pied et une certaine prudence doit donc s’imposer.
L’exercice consiste à disposer de petits objets de formes différentes sur le sol et, assis sur une chaîne, de les saisir avec les orteils et les déposer à un endroit donné.
L’exercice doit être répété avec chaque pied. On pourra ajouter une difficulté complémentaire qui consiste à passer l’objet d’un pied à l’autre sans le faire tomber.
Courbatures : elles seront très fréquentes, surtout dans les mollets, lors des premiers temps de pratique. C’est en quelque sorte un mal nécessaire mais qui justifie à lui seul, si besoin en était encore, l’importance de la progressivité.
Douleurs dans les tendons d’Achille : les chaussures de running classiques au talon surélevé limitent le débattement naturel du tendon alors que la foulée minimaliste met en jeu toute sa course d’extension. Il n’est donc pas illigique que les tiraillements puissent apparaître.
Top Of Foot Pain (TOFP) : une douleur qui apparaît sur le dessus du pied et qui est symptomatique d’un abus de minimalisme lors de la phase d’apprentissage. En cas d’apparition, il convient de se reposer.
Il y a plusieurs choix :
Avez vous déjà lu ce livre ?
Combien le notez-vous ?
Et vous, connaissez-vous des coureurs qui pratiquent ce mode minimalisme dans la course à pied ? Laissez-moi votre opinion dans les commentaires du blog juste en dessous. ;)
Bonjour, je suis Maxence RIGOTTIER. Je suis né le 8 août 1989 et je pratique l'athlétisme depuis janvier 2006.
A travers ce blog, je souhaite partager mon expérience et vous aider par l'intermédiaire d'expert en course à pied.
Vous trouverez sur ce site des interviews des meilleures athlètes français, des conseils en diététique et également de nombreux tests de matériels.
Tout est préparé pour que que vous puissiez progresser ET SURTOUT que vous puissiez savourer la course à pied !
J’ai souhaité développer une marque de vêtements de sport en partenariat avec Yoann Kowal, champion d’Europe du 3000 mètres Steeple.
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Bonjour, merci pour ces explications simples et claires. J’ai acheté la paire de Vibram que j’ai essayé dans un magasin fin juin. J’en avais marre de cette impression de courir avec des sabots lourds et rigides qui anesthésient les sensations et favorisent les foulures. J’ai arrête l’adaptation début aout pour ne pas interféré avec la préparation d’un marathon, mais j’attendais avec impatience cette échéance pour les reprendre.
Bonjour Blanchet,
Parfait si tu as aimé la chronique du livre. Bonne reprise.
Merci pour cette chronique. Je viens de terminer de lire « Born to Run » qui a achevé de me convertir au barefoot.
Cela fait 6 semaines environ qu’un médecin du sport m’avait détecté une TFL (syndrome de l’essuie glace) et conseillé des semelles orthopédique. Peu fan des médicaments ou de ce genre de pratique j’ai donc cherché une alternative.
Je cours depuis hier en chaussure minimaliste (Saucony Kinvara 3) et cherchais un livre pour réussir cette transition au mieux et de façon prudente grâce à des conseils sur « Comment ? » et des exercices de renforcement notamment.
Je comptais acheter ce livre sous peu : maintenant je suis sur de le faire et je passerai par ton lien Amazon qui plus est ! :-)
En attendant de le recevoir petites questions :
– Les paliers proposés dans ton article concerne la course 100% pied nu je suppose ?
– Parle-t-il de la transition grâce à des chaussures « minimaliste » dans leur plan de conversion ou ce n’est qu’une alternance entre chaussure « classique » et barefoot ?
Bonjour Alexis,
Je publie une interview vidéo que j’ai fait avec un podologue dans la semaine.
Elle devrait t’intéresser. ;)
Par contre, je t’invite à poster tes questions ici directement à l’auteur :
C’est encore mieux. :)
http://testeurs-outdoor.com/podcast-interview-frederic-brossard/
Sa réponse te sera précieuse.
A très vite.
Bonjour,
Suite à l’achat de ma nouvelle paire de running, je pars les essayer aussi tot, et comme cela arrive parfois, je ressens une gene au niveau du coup de pied m’empéchant de courrir confortablement aprés seulement 7 km … mais mon tour du lac commencé je ne comptais pas le finir en marchant … j’ai donc mis mes chaussures au mains et fini les 4 derniers km pieds nus et la un vrai bonheur que de ressentir la surface du sol, le contact de la terre, de la rosée sur l’herbe (mais aussi de cailloux ) … ayant l’habitude de marcher pieds nus je n’ai pas ressenti de vrai gene … et la position du corp viens assez vite car
on attaque pas deux fois avec le talon en premier ( ca fait quand meme mal et notre corps n’est pas couillon !!! ) Du coup je suis parti acheter un paire de mnimaliste ( Merrell Trailglove ) car on est tout de meme pas à l’abris du chasseur qui a cassé sa bouteille de rouge sur le chemin …
Bref je vous conseille d’essayer… ( dans mon cas c’est vraiment le plaisir qui prime sur les perfs )
On verra bien si des douleurs viennent au bout de quelque temps …
A+
Bonjour Loub,
Merci de me tenir informé de la suite de ton expérience. :) Elle m’intéresse fortement. ;)
C’est toujours bien de savoir que ça existe, mais pour ma part je crois que je vais encore garder mes chaussures quelques temps encore ;)
Mais c’est vrai que je connais une personne qui ne porte des chaussures que pour aller bosser, sinon il vit nus pieds à longueur d’année.
@+
Hello Stephane,
Qui sait, je vais peut-être me mettre à courir pied nus dans mes vidéos pour le futur. lol
Bref, le minimalisme permet de voir une autre facette de la course à pied. :)
A+
j’aime beaucoup marcher pied nus , c’est vrai qu’on perd énormément de sensation avec des chaussures
Salut Yacine,
Sincèrement, avant de découvrir cette vidéo et de lire ce livre, je ne savais même pas que cela existait.
Bref, c’est un autre aperçu de la course à pied. Au plaisir. :)
Fun ces chaussures! Voilà ce qui va peut être me redonner envie de courir … Tu aurais pu nous mettre un lien vers ce livre et d’autres … voire vers des chaussures… ;) Je suis déjà trop habitué au liens affiliés !! ;) Merci pour cet article, je vais de ce pas découvrir le blog de Benjamin.
Salut Arnaud,
Je ferai prochainement un article pour choisir des chaussures je pense. ;)
Bonne découverte du blog de Benjamin qui est excellent. :)
A très vite pour la suite de l’aventure.